La banque centrale chinoise (PBOC) a annoncé dimanche qu'elle allait réduire à nouveau ses taux d'intérêt, et ce pour la troisième fois depuis novembre, selon une brève déclaration sur son site internet.
A partir de lundi, son taux de prêts à un an sera abaissé de 25 points de base et ramené à 5,1%. Le taux des dépôts à un an sera également réduit de 25 points de base, à 2,25%.
L'institution a mis en avant son souci de "continuer à abaisser les coûts de financement" pour les entreprises, "et de soutenir le développement durable et équilibré de l'économie réelle".
De fait, la décision était largement attendue par les analystes, alors que Pékin cherche à enrayer le vif ralentissement de l'activité dans la deuxième économie mondiale.
La Chine a enregistré en 2014, à 7,4%, sa plus faible croissance depuis presque un quart de siècle, et la conjoncture continue de s'assombrir, sur fond de tassement de l'immobilier, de demande intérieure terne et de net repli des échanges extérieurs. L'activité manufacturière s'est à nouveau contractée en avril.
"Les ajustements structurels de l'économie chinoise s'accélèrent" sous l'aiguillon de Pékin, "les fluctuations de la demande extérieure s'aggravent, les pressions à la baisse sur l'économie s'accentuent", a averti dimanche la PBOC.
Or, la banque centrale n'a eu de cesse ces derniers mois d'enchaîner les mesures d'assouplissement monétaire pour offrir un peu de répit à l'activité économique.
L'institution avait ainsi déjà réduit ses taux d'intérêt en novembre puis fin février. Elle avait également par deux fois abaissé le ratio de réserves obligatoires imposé aux banques chinoises --pour les inciter à prêter davantage, et à des conditions plus avantageuses, aux entreprises.
"Au fil de la mise en place progressive de ces différentes mesures (d'assouplissement), les taux d'intérêt sur les prêts (consentis par) les établissements financiers ont reculé" et le coût du crédit dans son ensemble "a sensiblement diminué", estime aujourd'hui la banque centrale.
Les analystes s'accordent cependant à faire état d'effets encore bien limités, et beaucoup pensent que les autorités devront continuer d'adopter d'importantes mesures supplémentaires pour doper une économie toujours à la peine.