FRANCFORT (Reuters) - Le conseil de surveillance de RWE (DE:RWEG) a approuvé vendredi le projet de scission des activités d'énergies renouvelables, de réseaux et de distribution, une opération qui permettra au numéro deux allemand du secteur de lever des liquidités bienvenues en introduisant en Bourse une partie du capital de la nouvelle entité.
"Cette décision montre clairement que nous avons trouvé notre réponse à la transformation de notre système énergétique", a déclaré le président du directoire, Peter Terium, dans un communiqué publié après le vote unanime du conseil de surveillance.
RWE avait surpris les marchés la semaine dernière en annonçant son intention de rassembler ses activités d'énergies renouvelables, de réseaux et de distribution en sein d'une nouvelle entité et d'introduire 10% du capital de celle-ci en Bourse fin 2016.
Le projet a été salué par les analystes financiers, qui y voient un bon moyen de lever des capitaux frais, mais certains s'interrogeaient sur l'attitude des municipalités actionnaires, qui détiennent au total environ 24% du capital du groupe.
"Nous saluons le fait que la direction ait élaboré un projet prometteur pour le groupe, ce que les municipalités actionnaires appelaient de leurs voeux depuis un certain temps", a déclaré vendredi dans un communiqué la VkA, qui représente ces actionnaires.
La constitution de l'équipe dirigeante de la nouvelle société sera lancée au début de l'année prochaine, selon une note interne adressée aux salariés et que Reuters a pu se procurer.
La création de la nouvelle entité ne supprimera pas de postes, assure le document.
Lors de l'annonce du projet le 1er décembre, RWE avait précisé que la nouvelle entité devrait réaliser un chiffre d'affaires de plus de 40 milliards d'euros.
En se lançant dans une telle transformation, RWE emboîte le pas à son grand concurrent E.ON (DE:EONGn), qui a annoncé l'an dernier vouloir scinder ses centrales électriques, ses activités de négoce d'électricité et celles de pétrole et de gaz au sein d'une nouvelle filiale, Uniper.
Ces mutations visent aussi à adapter le modèle économique des deux groupes à la baisse des prix de gros de l'électricité en Europe et à les préparer à la sortie du nucléaire, décidée par Angela Merkel après la catastrophe de Fukushima en 2011.
A la Bourse de Francfort, l'action RWE perdait 3,37% à 10,61 euros à 15h55, tandis que l'indice Dax cédait 2,69%.
(Christoph Steitz; Marc Angrand pour le service français)