(Reuters) - Deux semaines avant sa prise de fonction, le directeur général à venir de Lazard Peter Orszag a déjà fixé un cap ambitieux, celui de doubler le chiffre d'affaires de la banque d'investissement d'ici 2030.
"Il est temps pour Lazard de viser plus haut", a-t-il indiqué à Reuters au cours d'un entretien.
Dans une note envoyée aux salariés jeudi, Orszag détaille ses projets pour l'entreprise, dont une salve de changements de postes.
Alexandra Soto devient directrice opérationnelle et Chris Weideman rejoint Lazard de chez Apollo Asset Management en tant que Conseil général.
Les ambitions du nouveau DG interviennent alors que le ralentissement du marché des fusions-acquisitions a pesé sur les résultats de la banque d'investissement, qui a annoncé en avril la suppression de 10% de ses effectifs cette année.
Dans sa note, Orszag estime que l'amélioration des revenus de la gestion d'actifs passera par une meilleure distribution, une amélioration de la performance des investissements et éventuellement une acquisition.
Malgré la réduction des effectifs, Lazard pourrait embaucher davantage de directeurs généraux pour stimuler la croissance de son activité de conseil, écrit-il, ajoutant que les banquiers qui conseillent les clients sur les fusions et les acquisitions devront augmenter leur productivité.
Selon Peter Orszag, il est possible de doubler les activités de conseil du groupe aux États-Unis et en Europe, et un potentiel de croissance existe aussi au Moyen-Orient et en Afrique.
"Une partie de l'ADN de Lazard est cette capacité à se déplacer dans les différents secteurs et à fournir des conseils non seulement aux PDG, mais aussi aux présidents et aux Premiers ministres", estime le nouveau dirigeant.
"C'est l'une des raisons pour lesquelles les entreprises nous embauchent, et cette capacité n'a fait que se renforcer dans l'environnement actuel. Il est impossible de prendre une décision commerciale aujourd'hui sans avoir une vision de la géopolitique et de la situation réglementaire."
(Reportage Lananh Nguyen; version française Victor Goury-Laffont, édité par Blandine Hénault)