PARIS (Reuters) - Un demi-million de touristes sur les quelque 16 millions attendus à Paris pour les Jeux olympiques de 2024 sont susceptibles de se loger via Airbnb, a estimé mardi le co-fondateur et directeur général de la plate-forme de location entre particuliers, Brian Chesky.
En visite en France au coeur d'une tournée européenne qui l'emmène aussi en Grande-Bretagne et en Italie, l'entrepreneur de 42 ans en tenue de sport et baskets blanches enchaîne les rendez-vous à 10 mois des Jeux d'été qui feront de Paris la capitale du monde, du 26 juillet au 11 août 2024.
Après le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, il doit rencontrer mercredi la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, et le président de Paris 2024, Tony Estanguet.
"Tous veulent être sûrs qu'il y aura assez de logements, à des prix abordables. Parce qu'ils savent qu'il y a beaucoup de gens qui veulent venir ici à Paris, pour une expérience unique à l'échelle d'une génération", a dit Brian Chesky à Reuters au siège du groupe dont les fenêtres donnent sur l'Opéra de Paris.
Selon une estimation de l'Ifop, 20% des Franciliens envisagent de louer leur logement pendant la période des JO, qui sera faste pour la plate-forme d'hébergement dans d'autres villes comme Marseille appelées à accueillir des compétitions.
"Beaucoup de gens ont besoin d'un logement. Il n'y a pas assez de chambres d'hôtel ici à Paris pour accueillir tout le monde", explique Brian Chesky. "Nous estimons à 500.000 le nombre de personnes visitant Paris pendant les Jeux olympiques qui séjourneront dans un logement Airbnb."
"C'EST LA VILLE NUMÉRO UN POUR AIRBNB"
Première destination touristique mondiale, Paris est déjà la ville la plus demandée de la plate-forme, dont la France constitue le deuxième marché après les Etats-Unis.
"C'est la ville numéro un pour Airbnb, les logements sont beaux, les gens rêvent de Paris", dit Brian Chesky, qui vient régulièrement dans la capitale française et sera présent pour les JO. "La plupart des gens ne rêvent pas de dormir dans un hôtel à Paris mais plutôt d'y habiter. Ils réalisent ce rêve, même si c'est pour quelques nuits seulement. La communauté ici est incroyable, nous croyons en ce marché."
Selon le patron d'Airbnb, partenaire officiel des JO, les garde-fous de la plate-forme, qui vérifie l'identité des personnes inscrites et multiplie les critères de qualité, permettent de limiter les risques de mauvaises surprises pour les touristes et leurs hôtes.
Selon les estimations du cabinet Deloitte, les hôtes franciliens devraient gagner environ 2.000 euros en moyenne pendant les Jeux olympiques et paralympiques, soit 200 euros la nuit contre 134 euros actuellement.
"S'il y a assez de logement proposés, les prix vont rester raisonnables", dit Brian Chesky. "Il faut un équilibre entre l'offre et la demande."
"Alors que les prix des hôtels augmentent, je veillerai à ce qu'Airbnb soit plus abordable que l'hôtel pour un espace équivalent pendant les Jeux. Je pense que nous pouvons le faire", a-t-il souligné.
Comme beaucoup d'autres communes prisées des touristes, Paris cherche à limiter les locations saisonnières, ce qui a engendré des frictions avec la mairie socialiste, qui a mis en place un système d'enregistrement pour éviter les abus.
Brian Chesky assure que les relations avec les autorités municipales se sont améliorées.
"Je veux que les Parisiens sachent que nous voulons être de bons partenaires", assure-t-il.
(Reportage Elizabeth Pineau, édité par Jean-Stéphane Brosse)