par Mathieu Rosemain
PARIS (Reuters) - L'économie russe devrait croître trois fois plus vite que celle de la zone euro en 2024, a déclaré jeudi Vincent Mortier, directeur des investisseurs chez Amundi, soulignant l'inefficacité des sanctions imposées par les pays occidentaux à la suite de l'invasion de l'Ukraine décidée par Moscou.
Amundi s'attend à ce que le produit intérieur brut (PIB) de la Russie augmente de 1,5% en 2024 et de 2% en 2025, contre 0,5% et 1,2% pour la zone euro.
"Cela veut dire que les Etats-Unis, l'Europe, le Japon, l'Australie - les grands pays développés - ne sont pas capables de sanctionner un pays de manière efficace (...) On peut le déplorer mais c'est une réalité", a estimé Vincent Mortier lors d'une conférence de la société de gestion d'actifs sur ses perspectives pour 2024.
L'impact des sanctions a été assez fort sur le gel des avoirs d'un certain nombre d'acteurs mais pas tellement sur les importations et exportations russes, observe-t-il.
La Russie est parvenue à trouver de nouvelles voies d'exportations vers les grandes économies comme l'Inde et la Chine ainsi que vers des pays comme la Turquie et le Kazakhstan.
"En fin de compte, si nous faisons le bilan de la guerre en Ukraine, l'Europe en a souffert directement et fortement. Pour les Etats-Unis, c'est neutre. En revanche, Turquie, Asie centrale et Asie plus généralement en ont bénéficié", a estimé Vincent Mortier.
(Reportage Mathieu Rosemain ; Blandine Hénault pour la version française, édité par Kate Entringer)