Investing.com -- Les actions de Bouygues (OTC :BOUYY) (EPA :BOUY) ont chuté jeudi après que le géant des télécoms a revu à la baisse ses prévisions pour l'exercice 2026 pour sa division télécom.
A 4h33 (0833 GMT), l'action Bouygues s'échangeait en baisse de 5% à 28,60 euros.
Cette révision à la baisse signale des inquiétudes croissantes sur les performances futures de Bouygues Telecom, qui s'attend à une croissance modeste de son chiffre d'affaires et de son Ebitda par rapport à ses précédentes prévisions.
"Alors que nous étions déjà en dessous des prévisions précédentes, cette croissance 'modeste' attendue pour 2023-26 se compare à nos prévisions actuelles de 9% de croissance du chiffre d'affaires et de 14% de croissance de l'EBITDAaL, ce qui cristallise nos inquiétudes sur le risque de baisse de nos chiffres", ont déclaré les analystes de Morgan Stanley (NYSE:MS) dans une note.
Dans ses prévisions actualisées, Bouygues Telecom ne prévoit qu'une croissance modeste du chiffre d'affaires des services et de l'EBITDAaL pour les années 2023 à 2026, ce qui contraste fortement avec les taux de croissance plus agressifs de plus de 15 % et 25 %, respectivement, indiqués initialement.
Ce changement témoigne des pressions auxquelles le secteur des télécommunications est confronté, en particulier de l'intensification de la concurrence et de l'évolution du paysage des consommateurs.
En outre, l'entreprise a ajusté ses plans d'investissement, réduisant ses prévisions à partir de 2025. Bouygues Telecom estime être en avance sur ses objectifs de couverture et de qualité, ce qui l'amène à réévaluer ses besoins d'investissement sur un marché caractérisé par un ralentissement de la croissance de l'utilisation des données mobiles.
"Nous pensons que cette réduction des dépenses d'investissement s'inscrit dans la lignée des récentes mesures prises par les opérateurs alternatifs qui sont entrés dans un mode de préservation de leur trésorerie", ont déclaré les analystes.
Malgré le maintien de ses prévisions de flux de trésorerie disponible pour l'exercice 2026, le chiffre inchangé est assorti de mises en garde, car il exclut les modifications du fonds de roulement qui pourraient exercer une pression sur le flux de trésorerie à court terme.
Les investisseurs sont très conscients que toute augmentation future des taux d'imposition en France pourrait également peser sur la performance financière de Bouygues.
Afin de rajeunir sa position sur le marché, Bouygues a annoncé le lancement d'une nouvelle marque, B.iG, qui sera lancée le 7 octobre. Cette gamme innovante d'offres multi-lignes axées sur la famille comprend des forfaits fibre compétitifs et des réductions importantes pour les ménages qui ajoutent des lignes mobiles.
Avec des réductions allant jusqu'à 10 euros par mois et par ligne pour les familles disposant de plusieurs abonnements mobiles, Bouygues vise à conquérir une plus grande part du marché B2C.
Toutefois, ces offres pourraient également entraîner une dilution des marges et intensifier les pressions concurrentielles dans le secteur des télécommunications.
Les nouvelles offres de B.iG font suite à des lancements similaires par des concurrents comme Iliad (EPA:ILD), qui a introduit ses propres plans familiaux avec des réductions limitées. Bouygues affirme que les clients peuvent économiser jusqu'à 564 euros par an pour quatre lignes mobiles, ce qui est supérieur aux économies de 480 euros annoncées par Iliad.
Néanmoins, cette stratégie tarifaire soulève des inquiétudes quant à la possibilité d'une concurrence accrue et de turbulences tarifaires, car des rivaux tels qu'Orange et SFR (EPA:SFRGR) pourraient réagir aux initiatives audacieuses de Bouygues.