par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes reculent de nouveau vendredi matin, une amorce de rebond à l'ouverture ayant fait long feu au lendemain d'un net recul, tandis que le mouvement de correction se poursuit sur les taux longs en Europe après leur récent repli lié aux annonces fin octobre de la Banque centrale européenne (BCE).
À Paris, le CAC 40 perd 0,3% à 5.391,47 points à 10h45 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,28% et à Londres, le FTSE recule de 0,2%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,22%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,33% et le Stoxx 600 de 0,24%.
Jeudi, Paris et Francfort ont cédé plus de 1% et Londres 0,61%, un repli marqué lié à la fois à des interrogations sur l'évolution de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), qui ont favorisé la remontée des rendements obligataires, et aux doutes sur la réforme fiscale américaine.
Wall Street a elle aussi terminé dans le rouge, le Dow Jones abandonnant 0,43% et le Nasdaq 0,58%.
Vendredi, Tokyo a fini en repli de 0,82%, s'éloignant un peu plus du pic de 25 ans atteint jeudi en début de séance.
Défiant le marasme ambiant, Shanghai a clôturé dans le vert, l'indice CSI 300 des principales capitalisations chinoises prenant 0,89% après la décision de Pékin d'autoriser des prises de participations étrangères majoritaires dans les banques et les sociétés de services financiers, une nouvelle étape de l'ouverture des marchés chinois aux capitaux internationaux.
L'indice mondial MSCI évolue en très légère baisse, après 10 séances consécutives de progression.
Sur le marché obligataire, la tendance reste au rebond des rendements: le dix ans allemand est remonté tout près du seuil de 0,4%.
"Du côté des taux longs, le repli dans le sillage du dernier Conseil des gouverneurs de la BCE pouvait légitiment paraître excessif. La correction était attendue", relèvent les gérants de LBPAM.
Le marché obligataire européen réagit aussi à la remontée des anticipations d'inflation en zone euro, pointe Alexandre Baradez, analyste marchés chez IG.
Les swaps d'inflation à cinq ans dans cinq ans, une mesure des anticipations de hausse de prix à long, sont remontés à 1,68%, un plus haut depuis mars.
"La remontée des rendements européens a un effet de contagion sur les taux américains", ajoute Alexandre Baradez. Le rendement des Treasuries à 10 ans est proche vendredi de 2,38%, contre moins de 2,31% mardi.
ALLIANZ BRILLE, ALTICE (AS:ATCA) TOUJOURS À LA PEINE
Aux valeurs en Europe, Allianz (DE:ALVG) gagne 0,62%, l'une des plus fortes hausses de l'indice EuroStoxx 50, l'annonce d'un plan de rachats d'actions de deux milliards d'euros étant bien accueillie après un trimestre plombé par les catastrophes naturelles.
ArcelorMittal (AS:MT) prend 2,38%, de loin la plus forte hausse du CAC 40, après des trimestriels conformes aux attentes et la confiance affichée par le sidérurgiste pour 2018.
Parmi les autres valeurs entourées après leurs résultats, Spie (PA:SPIE) prend 5,11%.
A l'opposé, la baisse la plus spectaculaire affecte le groupe italien d'aéronautique et de défense Leonardo, qui chute de 18,43% après avoir réduit ses prévisions pour prendre en compte les difficulté de son activité d'hélicoptères.
Toujours à Milan, Telecom Italia (MI:TLIT) évolue proche de l'équilibre mais le titre a auparavant été suspendu alors qu'il cédait 4,9% en réaction à la publication des résultats financiers.
L'Oréal (-0,96%) et PSA (PA:PEUP) (-3,40%) souffrent de leur côté d'opinions défavorables d'analystes.
LE DOLLAR AFFAIBLI
Sur le marché des changes, le dollar est reparti à la hausse face à un panier de devises de référence grâce à la remontée des rendements des Treasuries mais il reste en passe d'enregistrer sa plus forte baisse hebdomadaire en quatre semaines.
Le billet vert continue de souffrir des doutes sur l'avenir du projet de réforme fiscale aux Etats-Unis, des doutes alimentés jeudi par la présentation de la version sénatoriale du texte, qui met en évidence des divergences non négligeables avec celle de la Chambre des représentants, notamment en ce qui concerne l'abaissement du taux de l'impôt sur les sociétés et le rapatriement des liquidités détenues à l'étranger par les multinationales.
L'euro en profite et remonte à plus de 1,1650 dollar, porté également par la remontée des anticipations d'inflation en zone euro.
Sur le marché pétrolier, les cours du brut sont stables, à près de 64 dollars le baril pour le Brent et plus de 57 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI).
L'or, lui, cède un peu de terrain et revient sous les 1.285 dollars l'once mais reste proche du plus haut de trois semaines touché jeudi.
(Edité par Blandine Hénault)