PARIS/LONDRES (Reuters) - Les principales Bourses européennes se redressent vendredi à l'ouverture au lendemain du net recul provoqué par la déception née chez certains investisseurs des propos de Mario Draghi.
Deux autres facteurs soutiennent les grands indices européens à l'ouverture: les commandes à l'industrie meilleures que prévu en octobre en Allemagne et le positionnement des investisseurs attendant une accélération des créations d'emplois aux Etats-Unis.
La révision à la baisse des prévisions de croissance de l'Allemagne par la Bundesbank ne semble elle pas affecter les cours.
À Paris, le CAC 40 prend 1,23% (53,01 points) à 4.376,90 points vers 08h40 GMT. À Francfort, le Dax gagne 1,25% et à Londres, le FTSE avance plus modestement de 0,79%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro est en hausse de 1,42% et le FTSEurofirst 300 de 1,03%.
L'euro se stabilise aux alentours de 1,2370 dollar après avoir grimpé jusqu'à 1,2457 après les déclarations de Mario Draghi, qui ont contraint des investisseurs ayant parié sur une intervention rapide de la BCE à dénouer des positions de court terme.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) a déclaré jeudi que son institution ne prendrait pas de décision sur un éventuel assouplissement supplémentaire de sa politique monétaire avant le début de l'année 2015.
Passée leur déception initiale sur cette question de calendrier, les investisseurs jugent que l'essentiel des propos de Mario Draghi porte toujours sur une forte probabilité de rachats à venir de dettes souveraines par la BCE. Les rendements des obligations d'Etat des pays de la zone euro repartent donc à la baisse, les taux espagnols et italiens à 10 ans s'établissant par exemple respectivement à 1,86% et 2%.
Comme l'ensemble des Bourses, l'euro devrait être sensible à la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, attendus à 13h30 GMT. Les analystes interrogés par Reuters s'attendent à 230.000 créations d'emplois en novembre aux Etats-Unis, ce qui illustrerait la bonne santé de l'économie américaine par rapport à la morosité de la zone euro.
Alors qu'il se dirige vers sa plus forte hausse hebdomadaire en 10 mois, l'or pourrait également souffrir à nouveau si les statistiques de l'emploi sont meilleures que prévu aux Etats-Unis, ce qui renforcerait l'hypothèse d'une hausse des taux d'intérêt américains et donc de l'attrait du dollar.
L'once d'or, qui s'est rapprochée d'un plus bas de quatre ans et demi ces derniers mois, se négociait aux alentours de 1.203 dollars vers 08h45 GMT.
Pour leur part, les cours du pétrole poursuivent leur chute, vers les 69 dollars le baril pour le Brent de la mer du Nord. L'Arabie saoudite a envoyé un signal supplémentaire de sa volonté de maintenir sa production malgré l'abondance de l'offre en abaissant le tarif mensuel de ses livraisons de brut aux Etats-Unis et à l'Asie.
Côté valeurs, Fiat Chrysler (NYSE:FCAU) figure parmi les plus fortes hausses de l'Eurofirst 300 (+2,64%) après avoir annoncé jeudi le lancement d'une augmentation de capital et d'un emprunt convertible de 2,5 milliards de dollars dans le but notamment de financer un ambitieux plan d'investissement quinquennal.
(Avec Francesco Canepa, Bertrand Boucey pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)