MILAN/LONDRES/PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé jeudi sur un repli marqué mais au-dessus de leurs plus bas du jour, l'annonce par la Chine de la suspension du mécanisme de coupe-circuit sur ses marchés actions ayant en partie rassuré les investisseurs, préoccupés par l'accélération de la dépréciation du yuan.
À Paris, le CAC 40 a fini en baisse de 1,72% (-76,89 points) à 4.403,58 points, après avoir perdu jusqu'à 3,5%. Le Footsie britannique a cédé 1,96% et le Dax allemand 2,29%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 abandonnait 1,74% et le FTSEurofirst 300 2,33%.
Au moment de la clôture en Europe, la Bourse de New York était elle aussi dans le rouge: l'indice Dow Jones perdait 0,94% et le Nasdaq 1,41%.
Les Bourses de Shanghai et Shenzhen ont annoncé en fin de journée la suspension dès vendredi du coupe-circuit censé, depuis lundi, prévenir un krach comparable à celui du mois d'août mais qui a eu l'effet inverse en accentuant la baisse des indices avec, comme le résume David Gaud, gérant senior d'Edmond de Rothschild AM, "un effet boule de neige auto-réalisateur".
Jeudi, la séance a ainsi été définitivement arrêtée après une demi-heure de transactions alors que les principaux indices perdaient plus de 7%.
La baisse des actions chinoises avait débuté après la décision de la Banque populaire de Chine de fixer le cours pivot du yuan à son plus bas niveau depuis mars 2011, confirmant l'accélération de la dépréciation de la monnaie, qui fait craindre un ralentissement plus marqué qu'anticipé de la deuxième économie mondiale.
Les craintes pour la Chine ont particulièrement pesé sur les valeurs liées aux matières premières, comme Anglo American (L:AAL) (-11%), ArcelorMittal (-5,55%) ou Glencore (-8,32%).
L'indice Stoxx européen des ressources de base a encore chuté de 5,29%.
De grands groupes exposés au marché chinois ont également souffert, à l'instar de BMW (DE:BMWG) (-3,76%) ou Standard Chartered (L:STAN) (-1,9%).
Sur le marché pétrolier, le Brent est revenu à l'équilibre et se traite à un peu plus de 34 dollars le baril, après avoir perdu en matinée jusqu'à plus de 5% pour tomber à 32,16 dollars, son plus bas niveau depuis avril 2004.
La tendance reste toutefois fragile et Bank of America Merrill Lynch n'exclut pas, dans une note publiée jeudi, que le prix du brut tombe sous 30 dollars.
Le secteur parapétrolier a d'ailleurs de nouveau souffert en Bourse: le norvégien TGS (OL:TGS) a chuté de 13,54% après des résultats inférieurs aux attentes. A Paris, Technip (PA:TECF) a cédé 3,67%.
(Danilo Masoni et Sudip Kar-Gupta; Marc Angrand pour le service français)