par Patrick Vignal
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en ordre dispersé mercredi à mi-séance après le net repli de la veille et Wall Street est attendue en hausse modérée à l'ouverture mais le risque politique italien reste en toile de fond de marchés nerveux.
À Paris, le CAC 40 cède 0,18% à 5.428,45 points vers 11h25 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,71% et à Londres, le FTSE gagne 0,3%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 prend 0,18%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,44% et le Stoxx 600 0,19%.
La Bourse de Milan, tombée mardi à son plus bas niveau depuis juillet 2017 et qui a chuté de plus de 12% en dix séances, rebondit de 2,25% à la faveur d'une amorce de détente sur les rendements souverains italiens: le dix ans est revenu sous 3% après un pic à près de 3,39% mardi et le deux ans reflue sous 2% contre plus de 2,73% au plus haut la veille.
L'indice des valeurs bancaires italiennes prend 3,19% et Intesa Sanpaolo (MI:ISP) (+3,55%) figure parmi les plus fortes hausses de l'EuroStoxx 50.
Au lendemain de la flambée des rendements observée mardi, l'Italie a lancé une adjudication de dette à 10 ans, levant 5,57 milliards d'euros pour manquer de peu le haut de la fourchette visée, de 3,75-6 milliards.
"La demande pour l'adjudication a été très encourageante, et indique clairement que les investisseurs ont toujours confiance dans l'économie italienne, si ce n'est dans le gouvernement", estime Seema Shah, stratège chez Principal Global Investors.
POURPARLERS EN ITALIE
Les discussions pour former un gouvernement et trouver une solution à la crise politique en Italie montraient de faibles signes d'amélioration mercredi alors que le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et la Ligue ont repris leurs concertations.
Les deux partis avaient abandonné durant le week-end leur tentative de former un gouvernement de coalition en raison de l'opposition du président italien Sergio Mattarela à la nomination de l'eurosceptique Paolo Savona comme ministre de l'Economie.
Selon une source proche du M5S, la formation aurait repris les discussions avec la Ligue pour parvenir à un "compromis sur un autre nom".
Les inquiétudes liées à la situation politique italienne ont fait trébucher les marchés américains mardi et asiatiques mercredi.
Les contrats à terme sur les indices de Wall Street signalent toutefois une ouverture en hausse de 0,3% à 0,6%, en attendant les résultats de l'enquête mensuelle ADP sur l'emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis (12h15 GMT).
La forte poussée d'aversion au risque liée aux craintes d'une nouvelle crise dans la zone euro a aussi eu pour effet un repli marqué des rendements des Treasuries, ce qui a fait chuter les valeurs bancaires américaines.
Le dix ans américain a touché mardi un plus bas de sept semaines à 2,759% et subi sur l'ensemble de la journée sa plus forte baisse depuis le lendemain du référendum britannique de juin 2016 sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Il s'affiche mercredi à 2,875%.
VIVENDI BAISSE, BAYER MONTE
Le dix ans allemand, référence pour la zone euro, est quant à lui remonté à 0,36% après être tombé brièvement mardi sous 0,2%.
L'écart de rendement (spread) entre les titres à dix ans italiens et allemands se réduit ainsi à 250 points de base, après une poussée à 318 mardi.
Si les banques italiennes regagnent un peu de terrain, l'indice Stoxx européen du secteur reste peu changé (-0,05%).
Le repli sectoriel le plus marqué est pour le compartiment des médias (-0,74%), plombé par la chute de 4,09% de Vivendi (PA:VIV), la plus marquée du CAC, au lendemain des enchères pour l'attribution des droits de diffusion de la Ligue 1 de football française pour la période 2020-2024, dont Canal+, filiale du groupe, est sorti bredouille.
Ailleurs en Europe, Bayer (DE:BAYGN) prend 3,97% après avoir obtenu mardi l'autorisation des autorités américaines de la concurrence de racheter le spécialiste des semences Monsanto (NYSE:MON), ce qui élimine un obstacle important à la réalisation de cette opération de 62,5 milliards de dollars (54,11 milliards d'euros).
Le pétrole, lui, repart à la hausse, ce qui favorise le compartiment en Bourse (+1,35%). Le cours du baril de Brent, qui évoluait à plus de 80 dollars il y a huit jours, se traite autour de 75,80 dollars.
(Édité par Blandine Hénault)