Investing.com-- Le gouvernement américain est confronté à un risque de fermeture (shutdown) à la fin du mois de septembre, les législateurs ayant fait peu de progrès pour parvenir à un consensus sur un projet de loi de finances.
Alors que le Congrès dispose désormais de moins de cinq jours pour approuver et adopter un projet de loi de finances, les analystes considèrent la fermeture comme un scénario probable. Un grand nombre de services publics devraient être suspendus, tandis que des milliers d'employés du gouvernement devraient être mis en congé sans salaire.
Les inquiétudes liées à une éventuelle fermeture du gouvernement ont fait baisser les indices boursiers américains au cours de la semaine dernière, bien que cette faiblesse ait été en grande partie due aux craintes d'une Réserve fédérale plus optimiste. L'indice S&P 500 a perdu 2,7 % au cours des sept derniers jours.
Cependant, même si l'on s'attend à ce qu'une fermeture de l'économie américaine apporte davantage de vents contraires à l'économie américaine - en particulier parce qu'elle est confrontée à des taux d'intérêt plus élevés pour longtemps et à une inflation difficile à gérer - les données historiques montrent que les marchés boursiers se sont bien comportés lors des trois fermetures de l'économie au cours des dix dernières années.
Le S&P 500 a toujours progressé pendant les fermetures passées
Lors du shutdown 2018-2019, qui a été le plus long de l'histoire des États-Unis avec 35 jours, le S&P 500 a chuté de 7 % au cours de la semaine précédant le shutdown. Il a ensuite glissé de 2,7 % supplémentaires le jour de l'annonce du shutdown.
Mais l'indice a ensuite rebondi de plus de 11 % pendant la durée du shutdown.
Plus tôt en janvier 2018, le gouvernement américain a été fermé pendant deux jours en raison de désaccords sur un projet de loi de finances. Le S&P 500 a progressé de 0,8 % au cours de la semaine précédant la fermeture, et comme l'événement n'a duré qu'un week-end, l'indice a fortement augmenté au cours de la semaine suivante et a atteint son plus haut niveau à vie à ce moment-là.
En 2013, lors d'un shutdown de 16 jours en octobre, le S&P 500 a chuté de 2,9 % au cours de la première semaine du shutdown. Mais l'indice a ensuite rebondi de près de 5 % au cours des neuf jours suivants, avant d'atteindre des sommets au cours de la semaine suivante.
Auparavant, lors d'une série de fermetures à la fin de 1995 et au début de 1996, l'indice S&P 500 avait progressé de plus de 4 %. L'indice avait ensuite atteint des niveaux record un mois après la fin de la fermeture de décembre 1995 à janvier 1996.
La fermeture de 2023 présente toujours des risques économiques
Si les marchés boursiers peuvent enregistrer de bonnes performances malgré le shutdown, les analystes ont toutefois prévenu que l'économie américaine était davantage menacée par une telle perturbation. Le shutdown intervient également à un moment où l'économie américaine subit encore les effets d'une forte hausse des taux d'intérêt au cours de l'année écoulée.
Les analystes de Goldman Sachs (NYSE:GS) ont écrit dans une note récente qu'une fermeture de l'ensemble du gouvernement devrait réduire la croissance d'environ 0,15 point de pourcentage pour chaque semaine qu'elle dure, ou d'environ 0,2 point de pourcentage si l'on tient compte de l'impact sur le secteur privé.
Les craintes d'un shutdown surviennent un mois seulement après que le gouvernement américain a évité de justesse un défaut de paiement potentiel en adoptant un projet de loi sur les dépenses très controversé.
"Contrairement à la limite de la dette, un shutdown serait beaucoup plus facile à gérer d'un point de vue macroéconomique", a écrit dans une note Alec Philips, économiste politique en chef de Goldman Sachs pour les États-Unis.
"Cependant, comparé à la limite de la dette, l'effet économique moins grave d'un shutdown rend également plus probable le fait que le Congrès n'agisse pas à temps.
L'agence de notation Moody's a déclaré lundi qu'une fermeture du gouvernement risquait de nuire à la cote de crédit des États-Unis. Cet avertissement est intervenu un mois après que Fitch a abaissé la note des États-Unis, citant les obstacles à l'élaboration des politiques dus à la polarisation croissante entre les politiques des républicains et des démocrates.