par Huw Jones
LONDRES (Reuters) - Les huit principales banques britanniques disposent de suffisamment de capitaux pour faire face à un stress économique plus important que celui de la crise financière de 2008, a annoncé mercredi la Banque d'Angleterre (BoE), alors que le secteur fait face à une forte hausse des taux d'intérêt qui pèse sur les consommateurs et les entreprises.
Les tests de résistance ("stress tests") ont permis de vérifier que les banques détenaient suffisamment de fonds pour faire face à des chocs théoriques en prenant comme hypothèse une crise plus grave que celle de 2008, lorsque plusieurs établissements bancaires avaient alors dû être renfloués.
Ces stress tests ont également mesuré la capacité des banques à faire face à une hausse des taux d'intérêt dans le monde.
Les huit établissements bancaires testés représentent 75% du secteur en Grande-Bretagne.
"Les résultats des tests de résistance du scénario cyclique annuel 2022/2023 (ACS) montrent que les principales banques britanniques font preuve de résistance dans le cas d'une hypothèse de grave crise intégrant une inflation durablement plus élevée dans les économies avancées, une augmentation des taux d'intérêt dans le monde, de profondes récessions simultanées conjuguées à un chômage significativement plus élevé au Royaume-Uni et dans les grandes économies, ainsi que de fortes chutes des prix des actifs", écrit la BoE dans un communiqué.
"Les positions en termes de capital et de liquidité des principales banques britanniques restent robustes et la rentabilité a augmenté, ce qui leur permet à la fois d'améliorer leurs positions en la matière et de soutenir leurs clients", poursuit la Banque d'Angleterre.
L'institut d'émission n'a pas fourni de note globale, mais chaque banque a dû franchir un obstacle spécifique. Barclays (LON:BARC), Lloyds, HSBC (LON:HSBA), NatWest, Santander UK, Standard Chartered (LON:STAN), Nationwide Building Society et Virgin Money n'ont pas affiché de faiblesse dans leurs fonds propres, a indiqué la BoE.
La Banque d'Angleterre a par ailleurs indiqué qu'elle avait décidé de maintenir inchangé le taux du coussin de fonds propres contracycliques (CCyB) imposé aux banques.
"Cela permettra de s'assurer que les banques disposent d'une capacité suffisante pour absorber les chocs futurs sans restreindre excessivement le crédit", a déclaré la BoE.
L'économie britannique a résisté jusqu'à présent à la hausse des taux d'intérêt, a souligné la BoE.
Virgin Money, qui a passé avec succès les tests de résistance, a déclaré qu'elle prévoyait de renouer avec le rachat d'actions cette année.
À la Bourse de Londres, le titre Virgin Money bondissait de 7,18%, tandis que l'action Barclays prenait 1,49%, Lloyds 2,76%, NatWest 1,44%, HSBC 1,43% et Standard Chartered 1,50%.
NatWest, la plus grande banque britannique dédiée aux petites entreprises, a déclaré que les tests de résistance mettaient en évidence le bilan positif du groupe "quelles que soient les conditions".
Lloyds, Nationwide, HSBC et Standard Chartered ont également souligné leur bonne performance à l'issue de ces tests.
La BoE étudie également, conjointement avec le ministère des Finances, différents scénarios pour fermer les petites banques, après les récents événements survenus aux Etats-Unis, dont l'effondrement de Silicon Valley Bank.
"Les sorties de dépôts de certaines banques régionales américaines ont été importantes et rapides, les nouvelles technologies et les réseaux sociaux ayant joué un rôle dans l'accélération de la vitesse à laquelle les informations ont été partagées et les dépôts retirés", a noté la BoE
(Reportage Huw Jones; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)