PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi, à l'exception de Londres, au cours d'une séance marquée par la prudence des investisseurs après les annonces de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale (Fed) et à quelques heures de la rencontre entre les présidents américain et chinois.
Les opérateurs de marché attendent également vendredi la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis - un indicateur très suivi par la Fed - après les bons chiffres annoncés mercredi par le cabinet ADP et l'annonce ce jeudi d'une baisse plus forte que prévu des inscriptions hebdomadaires au chômage.
À Paris, le CAC 40 a terminé au-dessus des 5.100 points en hausse de 0,58% à 5.121,44 points, grâce notamment au soutien de Total (PA:TOTF). Le Dax allemand a gagné 0,11%, mais le Footsie britannique a perdu 0,39%, pénalisé par le plongeon de Pearson (LON:PSON).
L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,57%, le FTSEurofirst 300 a gagné 0,2% et le Stoxx 600 0,18%.
A Wall Street, les indices boursiers évoluaient à l'heure de la clôture en Europe en légère hausse. Le Dow Jones gagnait 0,27% et le Nasdaq 0,22%.
Les investisseurs ont pris le temps jeudi de digérer la publication du compte rendu des dernières réunions de Fed et de la BCE. Si la banque centrale américaine a surpris les investisseurs en évoquant dès le mois de mars la possibilité d'une réduction de son bilan avant la fin de l'année, la BCE a pour sa part gardé un ton très accommodant. et
Le président de la BCE Mario Draghi et son économiste en chef Peter Praet ont répété jeudi que l'institution n'avait pas l'intention de modifier sa politique monétaire très accommodante tant que le retour à une croissance solide et durable n'était pas certain.
Ces déclarations ont brièvement fait tomber l'euro à un plus bas de trois semaines face au dollar. La monnaie unique a ensuite regagné une partie du terrain perdu pour évoluer autour de 1,0650 dollar.
La prudence sur les marchés est par ailleurs alimentée par la rencontre, en fin de journée, entre les présidents américain et chinois, Donald Trump et Xi Jinping, qui devrait être dominée par la question des relations commerciales entre les deux premières économies mondiales et la crise dans la péninsule coréenne.
Ce premier sommet sino-américain est d'autant plus attendu que Donald Trump n'a cessé de dénoncer lors de sa campagne présidentielle une politique commerciale qu'il jugeait déloyale de la part de la Chine et qu'il accusait d'être responsable de la perte d'emplois aux Etats-Unis.
En Europe, la perspective d'une relèvement moins rapide que prévu des taux d'intérêt a soutenu le secteur immobilier (+1,1%), qui a touché un plus haut de six mois. Les secteurs les plus endettés, comme les services aux collectivités (+0,83%), en ont aussi profité.
Le compartiment de la distribution s'est aussi distingué, dans le sillage du bond du secteur à Wall Street après les chiffres de ventes moins mauvais que prévu de L Brands. A Madrid, Inditex (MC:ITX), le groupe espagnol propriétaire de Zara, a grimpé de 2,4% après le relèvement de la recommandation de Morgan Stanley (NYSE:MS).
Le secteur européen des médias a accusé la plus forte baisse, pénalisé par la chute de Pearson (-6,7%), plus fort repli du Stoxx 600, alors que le titre se traite ex-dividende et qu'il a été dégradé à "sous-performance" par Exane BNP Paribas (PA:BNPP). A Paris, Publicis (PA:PUBP) a cédé 0,71%.
Le secteur pétrolier (+0,65%) a profité pour sa part de la hausse des cours du pétrole, qui ont effacé leurs pertes de la matinée liées à la hausse inattendue des stocks américains. Le Brent s'oriente vers les 55 dollars le baril et le brut léger américain se traite à plus de 51 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)