Investing.com – L’Italie continue d’être le principal sujet d’inquiétude en Europe, comme on peut le constater ce matin avec la poursuite de la flambée du taux des obligations d’Etat à 10 ans du pays, baromètre de la confiance des marchés.
Le taux à 10 ans a en effet marqué un pic à 3.411% ce mardi matin, au plus haut depuis le mois de mars 2014. De son côté, l’indice boursier FTSE MIB a affiché une chute de plus de 1% à l'ouverture, et semble disposé à accentuer sa chute. Ces inquiétudes sur le budget italien pèsent également sur la monnaie européenne, qui accentue nettement son plongeon ce matin.
En ce qui concerne les derniers développements, on peut relever qu’une réunion autour du Premier Ministre Conte au sujet des objectifs budgétaires aura lieu ce soir à 19h avec les ministres concernés, selon des sources citées par Reuters.
Les propositions du gouvernement italien, qui prévoit un déficit budgétaire de 2.4% du PIB (contre moins de 1.6% requis par l’UE dans le cas de l’Italie) ont en effet été mal accueillies par l’UE et les marchés, ce qui est sans doute désormais source de divergences d’opinion au sein de la coalition gouvernementale italienne qui manque parfois de cohésion.
Rappelons en effet que le ministre des finances Tria avait de son côté plaidé pour un déficit budgétaire respectant les limites imposées par l’UE. Des rumeurs de démission avaient même circulé, avant que celui-ci ne se range derrière le projet du gouvernement, non sans avoir fait part de ses réserves.
D’ailleurs, selon des informations de La Repubblica, la Commission Européenne prévoie de rejeter les plans de budget de l’Italie dans leur forme actuelle.
Luigi Di Maio, le Premier Ministre délégué a cependant déclaré ce matin que le gouvernement ne changera pas la cible de déficit de 2.4% du PIB, précisant que le budget italien est destiné à favoriser la croissance.
Un bras de fer s’annonce donc entre l’Italie et l’UE, ce qui devrait continuer à influencer les marchés, et à alimenter un sentiment de risque négatif de nature à peser sur l’Euro et les actifs européens tout au long de la semaine.
Il ne faut également pas oublier que les agences de notation pourraient commencer à s'inquiéter de la situation de l'Italie, ce qui pourrait aggraver la situation, notamment sur le marché obligataire.
Goldman Sachs (NYSE:GS) a d'ailleurs publié une note la nuit dernière, dans laquelle la banque prévient justement du risque de dégradation de la notation de la dette italienne, la première de la Zone Euro en valeur nominale, et la seconde en pourcentage du PIB, juste derrière la Grèce.