Revenu sur le trône de numéro un mondial de l'automobile, Toyota prévoit de dégager plus de 8 milliards d'euros de bénéfice net annuel, grâce à l'accélération de ses ventes aux Etats-Unis et à la récente chute du yen.
Le constructeur japonais a relevé mardi ses prévisions financières pour son exercice budgétaire du 1er avril 2012 au 31 mars 2013.
Il profite d'un taux de change du yen nettement plus favorable, depuis que la devise nippone a amorcé en novembre un plongeon face au dollar et à l'euro. Cette dépréciation augmente mécaniquement les revenus tirés de l'étranger par Toyota lorsqu'il les convertit en yens.
Le constructeur pense en outre vendre 20% de véhicules de plus que lors de l'exercice précédent 2011-2012, gâché par le séisme du 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon, qui avait paralysé sa production pendant des semaines.
Son rebond s'avère spectaculaire, particulièrement en Amérique du Nord et en Asie (hors Japon), où Toyota pense vendre quelque 30% de véhicules en plus.
Aux Etats-Unis, l'image de la marque semble avoir retrouvé une bonne partie de son lustre deux ans après un rappel massif de véhicules à cause de problèmes techniques, tandis qu'en Asie du Sud-Est (Thaïlande et Indonésie entre autres), le groupe bâtit des usines pour répondre à une demande locale en plein boom.
Des ventes en baisse en Chine
Au Japon, Toyota devrait aussi mieux faire qu'au cours de l'exercice précédent, en bonne partie grâce au versement de subventions gouvernementales pour l'achat de véhicules peu gourmands en énergie, dont le pionnier des voitures hybrides (à motorisation à essence et électricité) a largement profité. Ces aides se sont toutefois terminées en septembre et les ventes du groupe à domicile ont tendance depuis à se tasser.
Comme chaque année depuis le début de la crise financière internationale en 2008, Toyota est confronté à un nouveau problème - cette fois l'impact d'un différend territorial sino-nippon sur ses ventes en Chine -, mais son activité ne semble cette fois pas trop en souffrir.
En septembre, la nationalisation par le Japon d'une partie d'un archipel de mer de Chine orientale a entraîné d'importantes manifestations antinippones dans l'Empire du milieu, premier marché mondial du secteur, et des voitures de marque japonaise ont été prises pour cibles.
"Nos ventes (en Chine) ont chuté de moitié en septembre et en octobre. Mais les clients reviennent et en décembre, elles n'ont reculé que de 20% en rythme annuel", a voulu rassurer un haut responsable de Toyota, Takahiko Ijichi.
Ce souci ne l'a pas empêché de relever mardi sa prévision de ventes de véhicules dans le monde pour l'année d'avril 2012 à mars 2013.
Le constructeur a même légèrement augmenté son objectif en Europe, pourtant maillon faible de son activité à cause de la crise d'endettement et de l'austérité qui réduit l'appétit des acheteurs potentiels.
Début janvier, le groupe basé dans la région de Nagoya (centre du Japon) a fêté son retour au rang de numéro un mondial. Toutes marques confondues (Toyota, de luxe Lexus, de poids lourds Hino et de mini véhicules Daihatsu), il a vendu 9,75 millions de véhicules en 2012, dépassant l'américain General Motors (GM) et l'allemand Volkswagen qui l'avaient dépossédé de son titre un an plus tôt.