par Gabriela Baczynska et Kate Holton
BRUXELLES/LONDRES (Reuters) - Les discussions entre l'Union européenne et la Grande-Bretagne sur leur future relation n'ont une nouvelle fois que peu progressé lors d'un nouveau cycle de négociations à Bruxelles, les deux parties se rejetant mutuellement la responsabilité de cette nouvelle impasse alors que la probabilité d'un accord avant la date butoir du 31 décembre s'amenuise encore.
"Ceux qui espéraient voir des progrès rapides dans les discussions cette semaine ont été déçus", a déclaré vendredi Le négociateur européen pour le Brexit, Michel Barnier, en estimant que les discussions semblaient reculer plutôt que progresser, lors d'une conférence de presse après deux jours de discussions.
"A ce stade, un accord entre le Royaume-Uni et l'Union européenne semble peu probable", a-t-il ajouté.
"Du côté européen, nous sommes très inquiets de l'état des lieux de nos négociations. Le temps presse."
Son homologue britannique David Frost a quant à lui estimé qu'un accord restait "encore possible" mais qu'il ne serait pas facile d'y parvenir, même si cela reste l'objectif de Londres.
"Il y a (...) des points importants qui doivent encore être réglés, et même s'il y a une large entente entre les négociateurs, il y a encore de nombreux détails à régler", a-t-il estimé dans une déclaration.
"LE TEMPS PRESSE"
"Le temps file pour les deux parties", a-t-il ajouté, en soulignant que le refus de l'UE d'avancer sur les autres points tant que les dossiers de la pêche et des aides publiques n'étaient pas réglés faisait "inutilement" obstacle aux progrès des discussions.
Le Royaume-Uni a officiellement quitté l'Union européenne le 31 janvier dernier mais reste soumis aux règles communautaires pendant une période de transition fixée au 31 décembre 2020.
Les négociations continuent d'achopper sur la pêche et les conditions de libre concurrence, mais d'autres questions font également l'objet de désaccords persistants, comme l'immigration, la sécurité, les mécanismes d'arbitrage, ou encore les garanties en matière de droits de l'homme, entre autres.
En dépit de ces divergences durables, des sources européennes s'étaient montrées relativement optimistes sur l'éventualité qu'un accord soit conclu dans les temps pour être validé lors d'un Conseil européen des dirigeants des Vingt-Sept les 15 et 16 octobre prochains, permettant ainsi sa ratification avant la fin de l'année.
Ces sources misaient notamment sur la volonté des deux parties d'éviter que les économies européennes et britannique, déjà lourdement pénalisées par les répercussions de la pandémie de COVID-19, ne s'enfoncent encore davantage dans la récession.
Mais Michel Barnier s'est montré plus défaitiste vendredi, se déclarant "déçu et inquiet" du peu d'entrain des Britanniques à avancer sur des sujets "d'une importance capitale" pour l'UE, en dépit de la "souplesse" dont on fait preuve les Européens ces derniers mois.
Peu de progrès étaient attendus lors de la session de ce mois-ci, estime un diplomate européen, pour qui les perspectives d'avancées sont meilleures pour le prochain cycle de négociations, prévu à Londres au cours de la deuxième semaine de septembre.
(Avec la contribution de John Chalmers et Kate Abnett, rédigé par John Chalmers,; version française Myriam Rivet, édité par Jean-Michel Bélot)