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Le consortium emmené par LDC choisi pour reprendre le Groupe Doux

Publié le 18/05/2018 19:45
Usine Doux à Pleucadeuc (Morbihan), le 17 avril 2013 (Photo Fred TANNEAU. AFP)

Usine Doux à Pleucadeuc (Morbihan), le 17 avril 2013 (Photo Fred TANNEAU. AFP)

Le consortium emmené par le leader de la volaille LDC, avec la coopérative Terrena ou encore le saoudien Al-Munajem, a été choisi par le tribunal de commerce de Rennes vendredi pour la reprise du Groupe Doux en difficulté.

Les salariés avaient exprimé leur préférence pour l'offre du consortium. Et vendredi le soulagement a éclairé les visages des responsables syndicaux présents à Rennes.

"Tout le monde a fait ce qu'il fallait. Le gouvernement a fait ce qu'il fallait, la région aussi. Les représentants du personnel ont fait le taff", a réagi Nadine Hourmant (FO), très émue quand la décision est tombée.

"On passe à côté de la catastrophe mais c'est vraiment la dernière chance. Ça fait des années qu'on disait qu'il fallait réorienter la production et partir à la reconquête du marché français", rappelle-t-elle. Le groupe avait bâti son développement sur l'exportation de poulets congelés vers le Moyen-Orient.

"Aujourd'hui, c'est le dernier jour du Groupe Doux, un groupe familial fondé en 1955 et qui comptait encore 13.000 salariés en 2000. Comment on a pu en arriver là?", interroge la syndicaliste.

Dans un communiqué commun, les ministères des Affaires Étrangères, de l’Économie, de l'Agriculture et de la Cohésion des territoires, ainsi que la région Bretagne, saluent une "reprise exemplaire et fondatrice pour le volailler Doux".

Cette reprise marque l’issue d’un processus de plusieurs mois ayant "permis l'émergence de ce projet de reprise qui apporte des solutions à la totalité des emplois du groupe Doux via le maintien de 912 emplois (dont 811 sans conditions) sur les 1.165 du groupe, et la proposition de 401 offres de reclassement, tant en Bretagne qu’en Pays de la Loire", précisent-ils.

- "maximum d'emplois" -

"Cette reprise permet ainsi de répondre aux objectifs de tous: le maintien d’un maximum d’emplois, la transformation pérenne et durable du modèle et le renforcement de la filière volaille", estiment les ministères et la région.

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a souligné dans ce communiqué "l’attitude exemplaire et responsable des salariés, des éleveurs, ainsi que des acteurs de la filière avicole française, LDC et Terrena, qui conduit à renforcer cette filière sur le long terme".

LDC va investir 60 millions d'euros dans le cadre de ce plan, a précisé le leader français de la volaille dans un communiqué dans lequel il "réaffirme sa volonté de proposer une nouvelle ambition à la filière avicole française combinant reconquête des importations, exigences de compétitivité et défense de l’emploi et des produits français".

Terrena, actionnaire de Doux et partenaire du consortium, a aussi salué dans un communiqué le choix du tribunal de commerce "qui permet de sauver le maximum d’emplois et l'essentiel des activités de Doux".

"Cette décision vient conclure plusieurs mois de combat qui ont permis d’aboutir à une offre concertée, gage de solidité et de pérennité pour l’activité avicole bretonne. Notre volonté de défense et de valorisation des filières agricoles françaises reste intacte", a déclaré dans ce communiqué Christophe Couroussé, directeur général de Galliance, branche volaille de Terrena.

Le "Consortium" va se retrouver en Bretagne via une nouvelle société, Yer Breizh, constituée de LDC, Al Munajem, Triskalia, Terrena et la région Bretagne qui apportera 20 millions d'euros.

C’est la première fois, depuis les récentes lois de décentralisation, qu’une région entre au capital d’une entreprise, précise la région Bretagne dans un communiqué.

L'autre concurrent principal à la reprise, l'Ukrainien MHP, entendait garder environ 285 postes auxquels se seraient ajoutés "environ 430 postes" au démarrage d'une nouvelle unité de production dans un délai de deux ans.

Le groupe Doux a accusé l'an dernier une perte de 36 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 290 millions d'euros. Il n'a quasiment jamais gagné d'argent depuis sa création en 1955, si on exclut les subventions européennes à l'exportation qu'il touchait jusqu'en 2013.

Racheté en 2016 par le groupe coopératif Terrena, Doux était en quête de repreneur depuis l'an dernier.

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