PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en nette hausse jeudi à mi-séance et Wall Street devrait suivre la tendance après le discours jugé accommodant, la veille, de la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, qui a provoqué parallèlement une baisse des rendements obligataires et du dollar.
La présidente de la Fed doit à nouveau prendre la parole à 14h00 GMT devant la commission bancaire du Sénat.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,64% à 5.255,45 points vers 11h00 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,21% et à Londres, le FTSE avance de 0,12%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,52%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro et le Stoxx 600 s'adjugent tous deux 0,56%.
De leur côté, les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse, comprise entre 0,1% et 0,3%.
Les places financières d'Europe et Wall Street ont déjà grimpé mercredi après l'intervention de Janet Yellen qui a affirmé devant la commission des services financiers de la Chambre des Représentants que la banque centrale américaine ne devrait pas avoir à relever ses taux "encore tant que cela", un discours perçu comme accommodant par des marchés rendus nerveux par les perspectives de normalisation des politiques monétaires.
"L'audience d'hier (mercredi) a juste confirmé ce que le marché pensait : la Fed ne sera pas capable d'être aussi restrictive ("hawkish") qu'elle le suggérait", observe Athanasios Vamvakidis, responsable de la stratégie des changes des pays du G10 chez Bank of America (NYSE:BAC) Merrill Lynch.
Cette perspective a aussi fait grimper les marchés d'actions émergents, dont l'indice MSCI gagne près de 1% jeudi avec des plus hauts historiques touchés sur les Bourses indienne et coréenne.
Outre la Fed, le sentiment de marché est aussi porté par l'annonce d'une d'une hausse plus prononcée que prévu des exportations et des importations de la Chine en juin.
Parallèlement, le discours accommodant de Janet Yellen et les doutes croissants sur l'inflation ont provoqué un retour des investisseurs sur les obligations. Le rendement de l'emprunt d'Etat allemand à 10 ans est retombé sous le seuil de 0,5% qu'il avait franchi la semaine dernière pour la première fois depuis janvier 2016.
De son côté, le dollar regagne quelques fractions après avoir souffert mercredi à l'issue de l'audience de Janet Yellen. L'euro a grimpé jusqu'à 1,1489 dollar avant de retomber jeudi sous le seuil de 1,14.
Mais le mouvement le plus remarquable sur le marché des changes a été pour le dollar canadien, qui a bondi de plus de 1% mercredi après l'annonce d'un relèvement des taux de la Banque du Canada, une première depuis près de sept ans.
CASINO SE DISTINGUE, ASTRAZENECA SOUFFRE
Outre le débat sur les politiques monétaires, les résultats trimestriels des sociétés commencent à animer la cote.
Casino gagne ainsi 3,82%, en tête du SBF 120 et deuxième plus forte hausse du Stoxx 600. Les ventes du distributeur ont totalisé 9,3 milliards d'euros, enregistrant une progression de 7,9% en données publiées, dopées par l'évolution favorable des taux de change.
A l'inverse, AstraZeneca (LON:AZN) chute jeudi en Bourse (-4,18%) au lendemain d'un article de presse évoquant le départ de son PDG, Pascal Soriot, pour le géant pharmaceutique israélien Teva. Le plongeon du laboratoire anglo-suédois pèse sur l'ensemble du compartiment européen pharmaceutique, dont l'indice Stoxx 600 cède 0,16%.
Lanterne rouge du CAC 40, TechnipFMC (PA:FTI) recule de 1,8% après un abaissement de recommandation par Bernstein.
Encouragé par les bonnes statistiques chinoises, le secteur des ressources de base grimpe de 1,07% avec notamment, à Paris, un bond de 2,12% pour ArcelorMittal (AS:MT).
Les prix des métaux évoluent en nette hausse, le cours de l'aluminium grimpant en particulier de plus de 2%.
En revanche, les cours du pétrole reculent légèrement, alors que l'Agence internationale pour l'Energie (AIE) a prévenu jeudi que le rééquilibrage attendu du marché pétrolier pourrait être retardé par le faible respect des accords de réduction de la production parmi les membres de l'Opep.
(Blandine Hénault, avec Marc Jones, édité par Patrick Vignal)