PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron estime qu'un "génocide" et une "purification ethnique" sont en cours en Birmanie, où vivent les Rohingya, une minorité musulmane victime de violences.
Dans une interview accordée à New York et diffusée mercredi par l'émission télévisée Quotidien sur TMC, le chef de l'Etat dit que la France prendra une "initiative" sur le sujet avec plusieurs membres du Conseil de sécurité des Nations unies.
"Une odieuse purification ethnique est en cours. Nous devons la condamner et agir, en demandant la cessation de ces violences, en demandant les accès humanitaires", déclare-t-il dans cet entretien réalisé mardi en marge de l'Assemblée générale de l'Onu.
"Je souhaite que, et j'ai pris l'engagement ce matin (mardi-NDLR) de le faire, sur les Rohingya nous condamnions (...) ce génocide qui est en cours, cette purification ethnique", dit-il.
La France, poursuit-il, prendra l'initiative en ce sens avec plusieurs de ses partenaires du Conseil de sécurité.
Depuis le début de la crise actuelle, il y a un mois, 422.000 membres de cette minorité vivant dans l'ouest de la Birmanie ont fui et trouvé refuge au Bangladesh voisin, ce qui a provoqué une crise humanitaire de grande envergure.
A l'Onu mercredi, les Etats-Unis, par la voix du vice-président Mike Pence, sont allés dans le même sens que la France en demandant que les Nations unies interviennent "rapidement" et avec "fermeté" pour mettre fin à cette crise.
Mike Pence, parlant de "sauvagerie brutale" à propos du sort réservé aux Rohingya, s'exprimait devant le Conseil de sécurité, qui s'est réuni à deux reprises à huis clos au cours du mois écoulé pour évoquer une question qui suscite l'inquiétude croissante de la communauté internationale.
(Simon Carraud, avec David Brunnstrom à New York, édité par Gilles Trequesser)