PARIS (Reuters) - Le gouvernement français, qui prendra connaissance jeudi de l'audit de la Cour des comptes sur la situation des finances publiques, prendra des mesures d'économie dans "tous les secteurs", y compris les dépenses sociales, pour tenir ses engagements auprès de ses pairs européens, a réaffirmé lundi soir Bruno Le Maire sur TF1 (PA:TFFP).
Prié de dire si le déficit public pour 2017 s'établirait à 3,2% du PIB dans le rapport de l'institution, selon une information de TF1, le ministre de l'Economie et des Finances s'est refusé à tout commentaire.
"Nous verrons ce que dira la Cour des comptes jeudi, puisque le rapport est jeudi. Un tout petit peu de patience. La seule chose que je peux vous confirmer, c'est que si effectivement nous ne faisons rien d'ici la fin de l'année 2017, nous ne tiendrons pas nos engagements européens", a-t-il dit.
"Il faut réduire la dépense publique parce que c'est une question de souveraineté nationale", a-t-il souligné.
"Nous ferons avec Gérald Darmanin, au Premier ministre, au président de la République, un certain nombre de propositions qui concerneront tous les secteurs de la dépense publique. On ne va pas passer le rabot sur un ministère ou sur un autre. Il faut que l'Etat, les collectivités locales, les dépenses sociales, chacun fasse un effort", a-t-il dit.
Dans le programme de stabilité présenté mi-avril, le précédent gouvernement tablait sur un déficit ramené à 2,8% du PIB en fin d'année mais le Haut conseil des finances publiques (HCFP) s'était montré dubitatif sur cet objectif.
Le programme économique mis en avant par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle repose sur un déficit public à 3% du PIB à fin 2017 - un niveau comparable aux prévisions des grands organismes internationaux - et prévoit de maintenir le solde public sous ce seuil des 3% (hors mesures exceptionnelles) tout au long du quinquennat.
Interrogé par ailleurs sur le projet d'alignement de la fiscalité sur l'essence sur celle du diesel, Bruno Le Maire s'est engagé à une hausse progressive du gazole.
"Nous le ferons progressivement, de manière juste. Ça doit se faire sur le quinquennat. (...) Aucune hausse brutale sur le diesel, une hausse progressive, juste, qui ne prendra personne de court", a-t-il expliqué.
(Sophie Louet)