FRANCFORT (Reuters) - Le président du directoire de Commerzbank (DE:CBKG) a été payé 32% de moins en 2018, ce qui contraste avec les fortes augmentations accordées à la direction de Deutsche Bank (DE:DBKGn), son partenaire de fusion potentiel.
La rémunération totale de Martin Zielke est de 1,97 million d'euros au titre de l'an dernier, contre 2,88 millions d'euros en 2017.
Son homologue de Deutsche Bank Christian Sewing a perçu sept millions d'euros en 2018.
La rémunération du directoire de Commerzbank a chuté de 24% en 2018, tandis que chez Deutsche Bank cette rémunération, bonus compris, est ressortie à 55,7 millions d'euros contre 29,8 millions un an auparavant.
Commerzbank, détenu à 15% par l'Etat allemand à la suite de son sauvetage il y a dix ans, se concentre sur la banque de détail et le financement de petites et moyennes entreprises, tandis que Deutsche Bank a une banque d'affaires mondiale et tentaculaire.
En 2018, le bénéfice net de Commerzbank a atteint 865 millions d'euros, contre 128 millions un an auparavant, soit plus de deux fois les 341 millions réalisés par Deutsche Bank.
Le total des primes chez Commerzbank pour l'ensemble des personnels a diminué de 41% à 134 millions d'euros, contre 229 millions en 2017.
Deutsche Bank et Commerzbank n'ont pas souhaité faire de commentaire.
Par ailleurs, le président du conseil de surveillance de Deutsche Bank, Paul Achleitner, a déclaré mercredi que les deux groupes bancaires souhaitaient annoncer d'ici fin avril des mesures plus concrètes concernant une fusion.
Lors d'une conférence au Liechtenstein, il a ajouté qu'une fusion était logique d'un point de vue macroéconomique mais que les banques étudiaient encore la valeur opérationnelle d'une telle opération.
"Notre problème n'est peut-être pas d'être 'too big to fail' mais trop petit pour être à l'échelle", a-t-il dit.
De son côté, le comité d'entreprise de Commerzbank a envoyé mercredi une lettre aux membres du directoire pour protester contre le projet de fusion en faisant valoir que cette idée n'a le soutien ni des salariés, ni des clients, ni de l'opinion publique.
"Nous sommes d'avis que vous allez vous lancer dans une aventure incontrôlable sans plan solide, sans vision et sans soutien", écrit-il.
(Tom Sims, Hans Seidenstuecker et Arno Schuetze, Dominique Rodriguez pour le service français)