par Blandine Henault
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi, le marché ayant profité de la fermeture de Wall Street pour marquer une pause après le net rebond la semaine dernière.
À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,48% à 5.256,18 points. Le Footsie britannique a perdu 0,64% et le Dax allemand a cédé 0,53%.
L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,59%, le FTSEurofirst 300 s'est replié de 0,69% et le Stoxx 600 de 0,66%.
Ce dernier avait repris 3,26% au cours des cinq dernières séances, après avoir perdu près de 9% entre son point haut du 23 janvier et son plus bas du 9 février.
Les marchés d'actions européens ont suivi le rebond enregistré à Wall Street, où le S&P 500 a gagné 4,3% la semaine dernière après une perte allant jusqu'à plus de 11% entre le 26 janvier et le 9 février.
Wall Street, restée fermée ce lundi pour le "Washington's Birthday", rouvrira mardi. En Asie, les places boursières chinoises sont fermées jusqu'à mercredi pour le Nouvel An.
"Le risque d'emballement sur les taux souverains n'est plus, pour le moment, la préoccupation principale des investisseurs qui considèrent que les banquiers centraux resteront durablement présents à travers leurs achats d'actifs", indique Franklin Pichard, chez Kiplink Finance.
"Du coup, les marchés se concentrent à nouveau sur les publications, sur les indicateurs économiques montrant une croissance solide mais sans surchauffe et sur la légère accélération de la hausse des prix en début d'année".
LES ENTREPRISES POUR ANIMER LA COTE
En Europe, la séance a ainsi été principalement animée par l'actualité des entreprises.
L'une des plus fortes baisses est revenue au groupe britannique de produits de grande consommation Reckitt Benckiser (LON:RB) qui a fait état lundi d'un bénéfice 2017 inférieur aux prévisions.
Le titre a abandonné 7,5%.
A Paris, Sopra Steria (PA:SOPR) a lâché 2,6% après la publication de ses résultats annuels, certains analystes s'inquiétant d'une dette plus élevée qu'attendu.
Lanterne rouge du SBF 120, Worldline a chuté de 5,3% après un abaissement de recommandation de Credit Suisse, qui juge l'action trop chère.
Le secteur automobile a perdu 1,29%, pénalisé par le repli de Daimler (DE:DAIGn) (-2,06%) en réaction à un article de Bild am Sonntag. Selon le journal allemand, les enquêteurs américains ont découvert que les voitures du constructeur allemand étaient équipées de logiciels qui pourraient les avoir aidées à passer avec succès les tests sur les émissions polluantes des moteurs diesel.
A l'inverse, ArcelorMittal (AS:MT) a gagné 1,27%, en tête du CAC 40, dopé par le projet américain de barrières douanières qui pourrait profiter à ses activités aux Etats-Unis.
Vallourec (PA:VLLP) a grimpé de 4,53% dans des volumes fournis, à deux jours de la publication des résultats du quatrième trimestre du fabricant de tubes sans soudure pour l'industrie pétrolière.
Unique hausse sectorielle en Europe, le compartiment du pétrole et du gaz (+0,09%) a profité dans son ensemble de la remontée des cours du brut.
REBOND DU DOLLAR
En dépit du calme affiché lundi, la semaine pourrait s'avérer animée sur les marchés alors que plusieurs interventions de banquiers centraux sont attendues, sans compter la publication des comptes rendus des dernières réunions de la Réserve fédérale (mercredi) et de la Banque centrale européenne (jeudi).
Les rendements des emprunts d'Etats souverains en Europe ont effacé lundi une partie de leur recul de vendredi, à l'exception de la dette grecque. Le taux à 10 ans des obligations de la Grèce est tombé à moins de 4,3%, contre près de 4,5% vendredi, après le relèvement de la note souveraine du pays par Fitch.
Sur le marché des changes, la séance a été essentiellement marquée par le rebond du dollar qui était tombé à un plus bas de trois ans face à un panier de devises de référence.
Le consensus sur une nouvelle baisse de la devise américaine cette année reste néanmoins très fort.
"Les arguments sont que la valorisation des actifs américains est à un plus haut historique donc les flux quitteront les Etats-Unis pour aller vers d'autres pays (ce qui profite aux devises étrangères), que le double déficit américain (budgétaire et commercial, ndlr) se creuse avec la politique de soutien fiscal, et enfin que les Etats-Unis se réengagent dans une politique de dollar faible similaire à celle de 1994-1995", note Momtchil Pojarliev, responsable des changes chez BNP Paribas (PA:BNPP) AM.
Alors que 2017 a été l'année de l'euro, il estime que 2018 sera celle du yen, qui a touché la semaine dernière un plus haut depuis novembre 2016 face au dollar.
Les bons indicateurs économique japonais, dont le dernier en date sur les exportations, ont confirmé que l'économie nippone était en bonne santé, ce qui alimente les anticipations d'un début de normalisation de la politique monétaire de la Banque du Japon.
Le yen devrait aussi profiter du retour de la volatilité sur les marchés, la devise faisant traditionnellement office d'actif refuge en cas de stress des investisseurs, pointe Momtchil Pojarliev.
(Édité par Wilfrid Exbrayat)