Le soutien de la BCE aux banques grecques ne peut durer "indéfiniment", a averti mardi le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer, en pleine offensive du gouvernement grec auprès de ses créanciers.
"On voit bien que cela ne peut continuer indéfiniment", a dit M. Noyer, qui siège au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, faisant référence au système de financement d'urgence dont bénéficient les banques grecques, et à travers elles l'Etat grec.
Ce système, appelé "ELA", permet aux banques grecques de se fournir en liquidités auprès de leur banque centrale, elle-même adossée au système monétaire européen, bien qu'elles ne remplissent plus les critères de sécurité financière la BCE, la faute à la crise ravageant la Grèce.
M. Noyer a expliqué que ce système risquait de trouver rapidement ses limites en raison de la "situation anormale" dans laquelle se trouvent les banques grecques, confrontée à des retraits de fonds, et incapables de fournir des actifs financiers de bonne qualité en guise de "caution" pour les liquidités dont elles bénéficient.
Cette mise en garde, que le gouverneur de la Banque de France avait déjà proférée il y a quelques jours, intervient alors que le gouvernement grec dépêche mardi des émissaires à Francfort auprès de la BCE, mais aussi à Paris et Bruxelles.
Malgré des discussions qui semblent prendre de l'élan ces derniers jours, Athènes et ses créanciers n'ont pas encore trouvé de terrain d'entente sur toutes les réformes et mesures budgétaires réclamées à la Grèce, qui se dit "en état d'asphyxie" économique et financière.