Airbus Group, Technip ou encore Société Générale ont été à la peine cette année du point de vue boursier. Focus sur ces valeurs malmenées.
A la noce l'an passé, Airbus Group a subi un spectaculaire retour de bâton en 2014, au point de boucler l'exercice à l'avant-dernière place du CAC 40 (-26,5%). L'éternel rival de Boeing a vu l'avionneur de Seattle le dépasser sur le plan des commandes et des livraisons d'appareils. Surtout, la baisse de l'euro n'a pas suffi à 'protéger' Airbus Group, dont le programme A350 demeure une énigme du point de vue financier, quand bien même ce nouveau long-courrier est bien parti pour opposer une concurrence féroce au 777 et au 787 'Dreamliner'.
En fin d'année, le directeur financier, recadré par la suite, ce qui n'a cependant pas empêché une baisse spectaculaire de l'action de près de 10% en une séance, du jamais vu depuis plus de six ans, a par ailleurs émis l'hypothèse d'un abandon du programme A380 à l'horizon 2018. Par-delà l'aspect symbolique d'une telle décision, considérant que cet avion à deux étages est le plus gros appareil civil de la planète, la question de la rentabilité a été ouvertement posée.
L'annulation en juin dernier d'une commande datant de 2007 de 70 A350 d'Emirates, qui a préféré opter pour des achats massifs de Boeing 777, a été un autre coup dur. Airbus Group a enfin souffert, a tout le moins sur le plan de l'image, des reports de livraisons du premier A350 et du premier A380 de Qatar Airways, une autre compagnie du Golfe avec laquelle les rapports sont pour le moins houleux.
Déjà tancé l'an dernier, Technip a fait encore moins bien qu'Airbus Group avec une perte annuelle de plus de 29%. Le groupe parapétrolier a grandement souffert de la baisse des cours de l'or noir, lesquels ont fondu d'environ 50% depuis la mi-juin en raison d'une offre excessive, du renforcement du dollar et d'une demande mondiale faible. Un phénomène qui pourrait bien se poursuivre si d'aventure l'OPEP s'obstinait à ne pas vouloir diminuer sa production pour soutenir lesdits cours.
Ce recul des prix du baril a un impact important sur les marges des géants du pétrole, qui sont dans ce contexte tentés voire contraints de tailler dans le vif, comprenez de reporter sinon d'annuler certains projets.
Moyennant quoi, Technip doit s'adapter, changer de stratégie et proposer une offre de services plus large allant du gisement jusqu'à la production. Telle a été l'essence de son projet de rachat du groupe spécialisé dans l'ingénierie sismique CGG, plus forte baisse du SBF 120 cette année (-61,3%) après, déjà, une année 2013 compliquée, projet qui s'est soldé par un échec ce mois-ci.
Pour l'un comme pour l'autre, le contexte de marché n'est guère encourageant et rien n'indique que la tendance s'inversera dans le 'subsea' au cours des mois à venir...
Une autre valeur énergétique, Areva (-51,9%), a particulièrement souffert cette année. L''ère' Lauvergeon a été pour ainsi dire 'laminée' par la Cour des Comptes et le numéro un mondial du nucléaire civil, devenu coutumier des avertissements sur résultats, continue de pâtir des retards à répétition de son programme EPR, un véritable gouffre financier qui l'oblige à ajouter de nouvelles cordes à son arc.
Le changement de gouvernance actuellement en cours suffira-t-il à lui faire sortir la tête de l'eau ? Une chose est sûre : les publications du fleuron national seront particulièrement suivies en 2015.
L'année qui s'achève a enfin été marquée par les difficultés de BNP Paribas et de Société Générale, banques soumises 'par définition' aux aléas de la macroéconomie mondiale. La faible croissance de l'eurozone, les hésitations de la BCE quant à la stratégie à adopter pour soutenir celle-ci et tenter de contenir la menace de la déflation (qui semble inévitable à moyen terme aux yeux de nombreux spécialistes) ou encore la perspective d'un scrutin législatif anticipé en Grèce qui verrait la gauche fouler au pied le dogme de la rigueur ont pesé sur leurs cours.
A titre individuel, BNP Paribas a aussi dû s'acquitter d'une amende colossale de neuf milliards de dollars, un triste 'exceptionnel' qui a bien sûr lourdement pesé sur ses comptes, tandis que Société Générale a été pénalisée par son exposition à la Russie, objet de sanctions commerciales de l'UE en raison de son implication dans la crise ukrainienne et qui aura bien du mal à rebondir l'an prochain.
Il va sans dire que l'économie du pays le plus vaste de la planète, largement dépendante des revenus tirés du gaz et du pétrole, et plus spécifiquement l'évolution du cours d'un rouble qui s'est effondré ces dernières semaines seront au coeur de bien des discussions - d'aucuns diraient aussi de spéculations - l'an prochain.
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A la noce l'an passé, Airbus Group a subi un spectaculaire retour de bâton en 2014, au point de boucler l'exercice à l'avant-dernière place du CAC 40 (-26,5%). L'éternel rival de Boeing a vu l'avionneur de Seattle le dépasser sur le plan des commandes et des livraisons d'appareils. Surtout, la baisse de l'euro n'a pas suffi à 'protéger' Airbus Group, dont le programme A350 demeure une énigme du point de vue financier, quand bien même ce nouveau long-courrier est bien parti pour opposer une concurrence féroce au 777 et au 787 'Dreamliner'.
En fin d'année, le directeur financier, recadré par la suite, ce qui n'a cependant pas empêché une baisse spectaculaire de l'action de près de 10% en une séance, du jamais vu depuis plus de six ans, a par ailleurs émis l'hypothèse d'un abandon du programme A380 à l'horizon 2018. Par-delà l'aspect symbolique d'une telle décision, considérant que cet avion à deux étages est le plus gros appareil civil de la planète, la question de la rentabilité a été ouvertement posée.
L'annulation en juin dernier d'une commande datant de 2007 de 70 A350 d'Emirates, qui a préféré opter pour des achats massifs de Boeing 777, a été un autre coup dur. Airbus Group a enfin souffert, a tout le moins sur le plan de l'image, des reports de livraisons du premier A350 et du premier A380 de Qatar Airways, une autre compagnie du Golfe avec laquelle les rapports sont pour le moins houleux.
Déjà tancé l'an dernier, Technip a fait encore moins bien qu'Airbus Group avec une perte annuelle de plus de 29%. Le groupe parapétrolier a grandement souffert de la baisse des cours de l'or noir, lesquels ont fondu d'environ 50% depuis la mi-juin en raison d'une offre excessive, du renforcement du dollar et d'une demande mondiale faible. Un phénomène qui pourrait bien se poursuivre si d'aventure l'OPEP s'obstinait à ne pas vouloir diminuer sa production pour soutenir lesdits cours.
Ce recul des prix du baril a un impact important sur les marges des géants du pétrole, qui sont dans ce contexte tentés voire contraints de tailler dans le vif, comprenez de reporter sinon d'annuler certains projets.
Moyennant quoi, Technip doit s'adapter, changer de stratégie et proposer une offre de services plus large allant du gisement jusqu'à la production. Telle a été l'essence de son projet de rachat du groupe spécialisé dans l'ingénierie sismique CGG, plus forte baisse du SBF 120 cette année (-61,3%) après, déjà, une année 2013 compliquée, projet qui s'est soldé par un échec ce mois-ci.
Pour l'un comme pour l'autre, le contexte de marché n'est guère encourageant et rien n'indique que la tendance s'inversera dans le 'subsea' au cours des mois à venir...
Une autre valeur énergétique, Areva (-51,9%), a particulièrement souffert cette année. L''ère' Lauvergeon a été pour ainsi dire 'laminée' par la Cour des Comptes et le numéro un mondial du nucléaire civil, devenu coutumier des avertissements sur résultats, continue de pâtir des retards à répétition de son programme EPR, un véritable gouffre financier qui l'oblige à ajouter de nouvelles cordes à son arc.
Le changement de gouvernance actuellement en cours suffira-t-il à lui faire sortir la tête de l'eau ? Une chose est sûre : les publications du fleuron national seront particulièrement suivies en 2015.
L'année qui s'achève a enfin été marquée par les difficultés de BNP Paribas et de Société Générale, banques soumises 'par définition' aux aléas de la macroéconomie mondiale. La faible croissance de l'eurozone, les hésitations de la BCE quant à la stratégie à adopter pour soutenir celle-ci et tenter de contenir la menace de la déflation (qui semble inévitable à moyen terme aux yeux de nombreux spécialistes) ou encore la perspective d'un scrutin législatif anticipé en Grèce qui verrait la gauche fouler au pied le dogme de la rigueur ont pesé sur leurs cours.
A titre individuel, BNP Paribas a aussi dû s'acquitter d'une amende colossale de neuf milliards de dollars, un triste 'exceptionnel' qui a bien sûr lourdement pesé sur ses comptes, tandis que Société Générale a été pénalisée par son exposition à la Russie, objet de sanctions commerciales de l'UE en raison de son implication dans la crise ukrainienne et qui aura bien du mal à rebondir l'an prochain.
Il va sans dire que l'économie du pays le plus vaste de la planète, largement dépendante des revenus tirés du gaz et du pétrole, et plus spécifiquement l'évolution du cours d'un rouble qui s'est effondré ces dernières semaines seront au coeur de bien des discussions - d'aucuns diraient aussi de spéculations - l'an prochain.
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