Dans un document titré 'courants contraire', le Fonds monétaire international (FMI) a révisé en baisse, hier soir, ses projections trimestrielles de croissance de l'économie mondiale pour 2015 et 2016 à + 3,5 et + 3,7%, chiffres réduits de 0,3 point de pourcentage dans les deux cas. En cause : une réduction des anticipations concentrée sur les pays émergents comme la Russie, mais aussi la Chine.
Dans l'ensemble, le tableau prospectif dressé par par le FMI est peu engageant : 'l'économie américaine est la seule des grandes économies pour laquelle les projections de croissance ont été revues à la hausse', indique le document. Le PIB des Etats-Unis devrait progresser cette année de 3,6%, chiffre relevé significativement de 0,5 point de pourcentage par rapport à la précédente prévision.
En revanche, le PIB de la zone euro ne progresserait en 2015 que de 1,2%, et non plus de 1,4%. Si la projection pour l'Espagne est relevée de 0,3 point à 2%, celle de l'Italie est abaissée de 0,5 point à 0,4%, celles de l'Allemagne et de la France étant écrêtées à 1,3% et 0,9% respectivement.
Mais plus que celles des pays développés, globalement stables, ce sont surtout les prévisions du monde émergent qui sont réduites : ce n'est plus 4,9% de croissance, mais 4,3% qui est désormais attendu pour ces pays dans leur ensemble.
En Chine, la croissance devrait cette année passer sous la barre des 7%, à 6,8% (- 0,3 point), avant 6,3% en 2016. 'La croissance de l'investissement en Chine a fléchi au troisième trimestre de 2014, et les indicateurs avancés laissent entrevoir un ralentissement supplémentaire à l'avenir', écrit le FMI.
Plombée par la chute des hydrocarbures et du rouble, la croissance russe, précédemment attendue à + 0,5% en 2015, devrait faire place à une récession de 3,5%, estime le FMI.
'La baisse des prix du pétrole, qui s'explique dans une large mesure par une augmentation de l'offre, donnera un coup d'accélérateur à la croissance mondiale. Mais cette impulsion devrait être plus que compensée par des facteurs négatifs, notamment la faiblesse de l'investissement, tandis que de nombreux pays avancés et pays émergents continuent de s'ajuster à une détérioration des attentes concernant la croissance à moyen terme', commente l'institut monétaire international.
Et le FMI d'ajouter : les risques de dégradation ont trait aux changements d'opinion et à la volatilité sur les marchés financiers mondiaux, en particulier dans les pays émergents, où, parmi les pays exportateurs de pétrole, la baisse des prix du pétrole est une source de vulnérabilité du secteur extérieur et des bilans. Stagnation et inflation faible restent des sujets de préoccupation dans la zone euro et au Japon.
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