Le groupe automobile PSA Peugeot Citroën va rembourser par anticipation une partie du prêt de l'Etat français pour un montant d'un milliard d'euros cette année, a annoncé mercredi son président Philippe Varin, lors de la Journée de la filière automobile.
"Le groupe PSA, qui a redressé sa trésorerie, se propose de rembourser par anticipation une partie du prêt de l'Etat pour un montant d'un milliard d'euros, ceci dès cette année", a déclaré M. Varin.
Le patron de PSA a souligné que "l'engagement de PSA vis-à-vis de la filière (automobile) est total" et il s'est dit "très conscient des enjeux financiers liés (aux) mutations" dans cette filière.
Les deux groupes automobiles français, PSA et Renault, ont bénéficié l'an dernier de prêts à taux préférentiels de l'Etat de 6 milliards d'euros (3 milliards pour chaque groupe) pour les aider dans la crise financière, en contrepartie d'engagements sur la non-fermeture d'usines en France.
Vendredi dernier, lors de l'assemblée générale de Renault, son PDG Carlos Ghosn avait indiqué que Renault entendait "rembourser bien avant l'échéance" le prêt de l'Etat, et "si possible de manière concertée" avec PSA.
Interrogé sur une possible concertation avec Renault, M. Varin a simplement noté qu'il y avait "des transmissions de pensée qui sont très heureuses".
La patron de PSA a appelé la filière automobile à "créer une dynamique correspondant aux nouvelles conditions de marché et de volume d'activité" et s'est dit convaincu d'y parvenir.
Il a indiqué que PSA s'engageait à créer des "cellules de proximité" permanentes dans les régions où le groupe est présent (Bretagne, Nord, Alsace, Franche-Comté) pour "s'impliquer plus efficacement dans les dispositifs locaux de soutien à la filière".
Il a aussi préconisé de rassembler les différents acteurs publics dans un "guichet unique" pour aider les fournisseurs en difficulté à avoir accès aux dispositifs d'aide.
Pour PSA, le "renouveau de la filière" automobile passe par trois volets: l'accélération des évolutions vers les nouvelles technologies et les nouveaux produits, l'amélioration de la compétitivité, et la constitution d'ensembles industriels "plus solides et plus performants, donc plus pérennes".
M. Varin a mis l'accent sur la "relation de partenariat" avec les fournisseurs, d'autant plus que PSA entend renforcer sa "politique modulaire", c'est-à-dire l'utilisation de mêmes pièces ou ensemble sur différents modèles.
Sur un marché donné, PSA veut pouvoir ainsi passer des commandes globales de 3 millions de pièces contre 600.000 aujourd'hui, et envisage ensuite de passer à 6 millions. Pour M. Varin, cela peut contribuer à l'amélioration de la compétitivité pour PSA comme pour ses fournisseurs.
M. Varin a rappelé que PSA achète aux équipementiers 70% du prix de revient de ses produits, et dispose d'un panel de 500 fournisseurs.
De son côté, Claude Cham, président de la fédération des équipementiers (Fiev), a salué la décision de PSA de rembourser par anticipation un partie du prêt de l'Etat, y voyant une "réaffectation d'argent au profit de la redynamisation de la filière".
En ouvrant la Journée de la filière automobile, un an après le lancement de la Plate-forme automobile, réunissant les différents acteurs du secteur, il a appelé constructeurs et fournisseurs à "écouter, échanger, dialoguer ensemble pour porter plus loin l'automobile française".