La Bourse de Paris a terminé mercredi en nette baisse (-1,31%) après un indicateur décevant aux Etats-Unis qui a éclipsé les résultats bien meilleurs que prévu de BNP Paribas.
L'indice vedette CAC 40 a reculé de 53,71 points à 4.043,13 points dans un volume d'échanges fourni de 4,512 milliards d'euros.
Sur les autres grandes places en Europe, le repli a été similaire: Francfort a perdu 1,69%, Londres 1,62% et l'Eurostoxx 50 1,61%.
En recul depuis l'ouverture, le marché parisien a piqué du nez dans l'après-midi après la publication aux Etats-Unis de l'ISM dans les services qui a reculé de 4,5 points par rapport à mars, pour s'établir à 52,8%.
Ce recul montre que l'activité dans les services (secteur tertiaire, agriculture, construction et services d'utilité publique) a continué de progresser mais à un rythme moins rapide qu'auparavant.
L'indicateur "envoie un signal préoccupant sur la situation de l'économie américaine. Il s'était déjà replié en mars et il était anticipé que ce mouvement n'était que temporaire. Ce n'est peut être pas le cas", a relevé Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM.
Ce chiffre, conjugué à une enquête décevante sur l'emploi dans le secteur privé américain, a été l'occasion pour les investisseurs de prendre des bénéfices après plusieurs séances de progression.
"S'il y a un ralentissement de l'activité, il peut y avoir des conséquences sur la demande en matières premières", a estimé pour sa part Guillaume Garabédian de Meeschaert Gestion Privée.
Le secteur des matières premières a souffert mercredi: Total a perdu 2,33% à 41,76 euros, Eramet 2,28% à 259,50 euros et CGG Veritas 2,24% à 22,92 euros.
Le repli d'un poids lourd de la cote comme le groupe pétrolier Total a pesé et a relégué au second plan la résistance du secteur bancaire, grâce aux résultats trimestriels de BNP Paribas (+1,12% à 54,05 euros).
"Sans BNP Paribas, le repli du marché aurait pu être plus important", a noté le gérant d'actions de Meeschaert Gestion Privée.
La banque a enregistré un bénéfice net de 2,61 milliards d'euros au premier trimestre (+14,6%), ce qui la hisse au premier rang des grandes banques de la zone euro devant l'espagnole Santander et l'allemande Deutsche Bank.
Cette performance a permis aux actions de Société Générale (-0,11% à 45,52 euros) et de Crédit Agricole (-0,90% à 11,02 euros) de limiter leurs pertes.
Autre valeur résistante: Sanofi-Aventis a gagné 0,78% à 54,32 euros grâce a à la recommandation à "acheter" des analystes de Bank of America-Merrill Lynch.
En revanche, Alcatel-Lucent a lâché 4,63% à 4,14 euros, la plus forte baisse du CAC 40, les investisseurs prenant des bénéfices avant la publication du chiffre d'affaires de l'équipementier vendredi.
Alstom a cédé 2,49% à 42,62 euros, pénalisé par un résultat annuel en chute de 62% et inférieur aux prévisions.
Hors CAC 40, Iliad (maison mère de Free) a grimpé de 2,76% à 89,59 euros après un chiffre d'affaires satisfaisant au premier trimestre.
Pour les analystes du CM-CIC Securities, cette publication "est de très bon augure puisqu'elle confirme qu'Iliad aura notamment la capacité de tenir le choc en 2011 face à ses concurrents toujours très agressifs".
Le fournisseur d'accès internet a en outre enregistré 154.000 nouveaux abonnés nets de résiliation, réalisant son "meilleur trimestre depuis 4 ans".
Enfin, le réassureur Scor a vu son titre avancer de 0,70% à 20,76 euros, après une perte au premier trimestre inférieure aux prévisions.