PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé mercredi, la Bourse d'Athènes s'effondrant de près de 10% avec le plongeon de ses valeurs bancaires affectées par l'arrivée au pouvoir en Grèce du parti anti-austérité Syriza, qui a en outre gelé des projets de privatisation.
À Paris, le CAC 40 a fini en baisse de 0,29% (13,27 points) à 4.610,94 points. Le Footsie britannique a pour sa part progresé de 0,21% tandis que l'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,4% et le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,06%.
Le Dax allemand se distingue avec un gain de 0,78% malgré un recul de 4,82% de Siemens, dont les prévisions de résultats n'ont pas convaincu les analystes.
L'indice phare de la Bourse d'Athènes a encore cédé 9,24%, l'indice du secteur bancaire grec plongeant de quasiment 27% à un plus bas historique en raison des inquiétudes des investisseurs quant aux intentions des nouveaux dirigeants à Athènes. Cet indice sectoriel a désormais perdu 98,7% depuis fin 2009 et le déclenchement en Grèce de la crise des dettes souveraines dans la zone euro.
Le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras, vainqueur des élections dimanche, a martelé mercredi sa volonté de négocier sans "affrontement destructeur" un allègement de la dette d'Athènes, pourtant exclu par ses partenaires européens.
"Si leurs collatéraux sont disqualifiés par la BCE, (les banques grecques) n'auront plus d'argent et une banque sans argent n'est pas une banque", a déclaré Simon Maughan, responsable de la recherche chez OTAS Technologies.
Les titres de la compagnie d'électricité PPC et du port du Pirée se sont effondrés respectivement de 13,93% et 7,32% après l'annonce par le nouveau gouvernement grec du gel de leur privatisation.
Par effet de contagion, les Bourses des pays dits de la périphérie de la zone euro ont davantage souffert que les autres, et notamment davantage que la place de Francfort, où le titre de Lanxess a bondi de 7,62% après l'annonce d'un bénéfice supérieur aux attentes par le leader mondial de la fabrication de caoutchouc.
L'action Electrolux (+12,13%) caracole en tête des hausses du Stoxx 600 après que le groupe d'électroménager suédois a fait état de résultats trimestriels légèrement meilleurs que prévu.
La perspective d'un affrontement entre Athènes et ses créanciers fait remonter les rendements des obligations grecques, celui à 10 ans bondissant de quasiment 100 points de base à 10,7%.
Selon le broker Tradeweb, près d'un quart de l'ensemble des obligations d'Etat émises par les pays de la zone euro affichent pourtant des rendements négatifs en raison du lancement par la Banque centrale européenne d'un vaste programme de rachats d'actifs, y compris des dettes souveraines.
L'euro évolue peu aux alentours de 1,1340 dollar dans l'attente, à 19h00 GMT, des conclusions de la première réunion cette année du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale, qui ne devraient guère faire évoluer les attentes des investisseurs quant au calendrier de relèvement des taux de la Fed.
Les cours du pétrole reculent à nouveau après l'annonce que les stocks de brut aux Etats-Unis avaient atteint un nouveau record la semaine dernière. Le Brent de la mer du Nord cède 1,5% à 48,85 dollars le baril.
(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)