par Tanya Agrawal et Sinead Carew
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a terminé la dernière séance du troisième trimestre en nette hausse, grâce à des rachats à bon compte sur des valeurs qui avaient récemment souffert, mais la Bourse new-yorkaise accuse aussi sa plus mauvaise performance trimestrielle depuis 2011.
Le trimestre aura essentiellement été marqué par une très forte volatilité en raison des craintes suscitées par le ralentissement de la croissance en Chine. Pour ne rien arranger, la Réserve fédérale a alimenté l'incertitude en observant le statu quo sur ses taux directeurs ce mois-ci.
"Je ne pense pas que le marché a évolué en fonction de telle ou telle nouvelle; nous étions très survendus", a observé Brian Fenske (ITG, New York). "Lorsque tout le monde devient baissier en même temps, on a souvent ce genre de rebond".
"Le marché connaît un rally de soulagement après cinq journées de dégagements; les investisseurs rééquilibrent leurs portefeuilles", a noté Art Hogan (Wunderlich Securities).
Dès lors, il serait prématuré de voir dans le rally de mercredi l'amorce d'un retournement, affirment stratèges et traders. Les investisseurs auront en tout cas à coeur d'oublier ces trois derniers mois pour se tourner vers les résultats de sociétés trimestriels, qui commenceront à tomber la semaine prochaine.
Les récents remous qui ont agité la cote ont obligé nombre de stratèges à sabrer leurs prévisions pour l'année; pour autant une enquête Reuters montre que l'indice S&P-500 terminerait l'année 11% plus haut que sa position actuelle.
L'indice Dow Jones a gagné 235,57 points (1,47%) à 16.284,70 points. Le S&P-500, plus large, a pris 35,94 points (1,91%) à 1.920,03. Le Nasdaq Composite a avancé de 102,84 points (2,28%) à 4.620,17.
Sur l'ensemble du mois, le Dow a perdu 1,5%, le S&P-500 2,6% et le Nasdaq 3,3%. Sur la totalité du trimestre, le Dow a cédé 7,6%, le S&P-500 6,9% et le Nasdaq 7,4%.
LE MARCHÉ SCRUTE LA FED
Pour ce qui est des statistiques du jour, elles peignent un panorama économique mitigé.
L'activité manufacturière dans la région de Chicago s'est contractée en septembre pour la première fois depuis juin mais - et cela a constitué un élément de soutien de la Bourse - le secteur privé aux Etats-Unis a créé 200.000 emplois en septembre, le chiffre le plus élevé depuis juin, ce qui est de bon augure pour la statistique de l'emploi à paraître vendredi.
Ce dernier indicateur a stimulé le dollar et pesé sur les Treasuries, tandis que l'euro a pâti d'une inflation négative dans la zone euro. Sur quatre des cinq derniers trimestres, le billet vert aura progressé contre une panier de devises.
Les investisseurs suivent par ailleurs les nombreuses déclarations faites ces jours-ci par des responsables de la Fed. La présidente Janet Yellen elle-même et le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, se sont exprimés dans la journée mais n'ont rien dit qui concerne soit l'économie soit la politique monétaire.
Janet Yellen avait déclaré la semaine passée que la banque centrale restait bien partie pour relever les taux cette année. La prochaine réunion du comité de politique monétaire (Fomc) aura lieu les 27 et 28 octobre.
Les dix secteurs de l'indice S&P ont fini en hausse, avec au premier rang l'indice des valeurs des produits de consommation qui ne sont pas de première nécessité (+2,66%).
Aux high techs, Western Digital a bondi de 15,3%, dopé par l'entrée au capital à hauteur de 15% du chinois Tsinghua Holdings.
L'indice des biotechs du Nasdaq a gagné 4,48%, grâce à des rachats à bon compte de valeurs qui avaient subi sept séances durant l'effet dévastateur des déclarations indignées de la candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton sur les prix des médicaments la semaine passée. Cet indice est toutefois en baisse de 11,5% sur le mois.
Forte hausse aussi de Ralph Lauren (+14,11%), au lendemain de l'annonce de la nomination de Stefan Larsson, artisan du redressement de la filiale Old Navy de Gap, au poste de directeur général. Gap en revanche a perdu 5,7%.
Twitter a gagné jusqu'à 6,8% mercredi en séance à Wall Street puis a rétrocédé la plus grande partie de ce gain en séance, tout cela étant survenu après la publication par le site Re/code d'une information selon laquelle le co-fondateur Jack Dorsey, directeur général par intérim ces trois derniers mois, devrait assurer cette fonction à titre permanent jeudi.
L'action est parvenue à clôturer sur un gain de 5,3%.
Les échanges ont été animés avec 8,52 milliards de titres traités, soit plus que la moyenne de 7,28 milliards des 20 séances précédentes, selon des données de Thomson Reuters.
On dénombre sur le Nyse 2.340 hausses contre 758 baisses et sur le Nasdaq 2.063 hausses pour 783 baisses.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français)