par Supantha Mukherjee
STOCKHOLM (Reuters) - Le groupe finlandais d'équipements de télécommunications Nokia (HE:NOKIA) a annoncé jeudi qu'il supprimerait jusqu'à 14.000 emplois dans le cadre d'un nouveau plan de réduction des coûts alors que la baisse de la demande d'équipements 5G a amputé d'un cinquième ses ventes du troisième trimestre.
Le titre du groupe perdait 5% dans les premiers échanges.
Nokia et son concurrent Ericsson (ST:ERICb) ont tenté de compenser en partie la faiblesse de la demande dans des pays tels que les États-Unis en augmentant leurs ventes en Inde, un marché à faible marge.
"La situation du marché est vraiment difficile, comme en témoigne le fait que sur notre marché le plus important, qui est le marché nord-américain, nos ventes nettes ont baissé de 40% au troisième trimestre", a déclaré le directeur général Pekka Lundmark lors d'un entretien avec Reuters.
L'entreprise vise entre 800 millions d'euros et 1,2 milliard d'euros d'économies de coûts d'ici 2026, afin d'atteindre son objectif de marge opérationnelle à long terme d'au moins 14% à cet horizon.
Ce programme d'économies devrait conduire à une organisation employant 72.000 à 77.000 employés par rapport aux 86.000 employés que compte Nokia aujourd'hui, a déclaré l'entreprise dans un communiqué.
Pekka Lundmark n'a pas voulu donner plus de détails, indiquant que l'entreprise devait d'abord consulter les représentants des salariés. Il a toutefois précisé qu'il souhaitait protéger la recherche et le développement.
Nokia prévoit au moins 400 millions d'euros d'économies en 2024, et 300 millions d'euros supplémentaires en 2025.
Ericsson, qui a également supprimé des milliers d'emplois cette année, a déclaré mardi que l'incertitude qui pèse sur ses activités persisterait jusqu'en 2024.
Faisant écho à ces commentaires commentaires, Nokia a cependant déclaré que ses activités de réseau connaîtraient une amélioration saisonnière plus régulière au quatrième trimestre.
Le groupe a également maintenu ses prévisions pour l'ensemble de l'année.
"Nous continuons à avoir confiance dans le marché à moyen et long terme, mais nous n'allons pas nous contenter d'attendre et de prier pour que le marché se rétablisse bientôt", a déclaré son directeur général. "Nous ne savons tout simplement pas quand il se redressera."
Il a ajouté que pour relancer le marché, l'industrie doit investir dans des équipements pour fréquences en bande moyenne plus rapides pour faire face à la croissance du trafic de données.
"Seules 25% des stations de base 5G dans le monde, en dehors de la Chine, disposent actuellement d'une bande moyenne", a-t-il dit.
Au troisième trimestre, les ventes nettes comparables ont chuté à 4,98 milliards d'euros contre 6,24 milliards d'euros un an plus tôt et une prévision de 5,67 milliards d'euros selon les analystes sondés par LSEG.
(Reportage de Supantha Mukherjee à Stockholm, Blandine Hénault et Dagmarah Mackos pour la version française)