Les Etats-Unis ont estimé mercredi que l'Union européenne avait parfaitement les moyens de résoudre et de surmonter la crise de la dette publique mais que ses membres devaient absolument agir rapidement.
"Les membres les plus forts de l'Europe ont parfaitement la capacité de résoudre les défis" qui se posent à l'ensemble de l'Union, a déclaré le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, lors d'un entretien en direct sur la chaîne de télévision CNBC.
Néanmoins, les Européens "reconnaissent qu'ils vont devoir en faire davantage, ils reconnaissent qu'ils ont pris du retard", a ajouté M. Geithner, qui doit participer vendredi à une réunion des ministres de l'Economie et des Finances de l'Union européenne à Wroclaw, dans le Sud-Ouest de la Pologne.
Parmi les pays qui doivent faire un effort supplémentaire, M. Geithner a notamment cité l'Allemagne.
"Je me souviens que la chancelière allemande [Angela Merkel, NDLR] n'a cessé de répéter au président américain [Barack Obama]: 'Il n'y aura pas un nouveau Lehman Brothers chez nous'", a dit le ministre. "Je pense qu'elle reconnaît [que les Européens] vont devoir en faire plus pour que cet engagement soit crédible aux yeux du reste du monde".
"Ce n'est que mon point de vue personnel, a encore dit M. Geithner, mais il n'y a aucune chance que les plus grands pays européens laissent leurs établissements bancaires se retrouver dans une situation qui serait vue comme dangereuse pour les marchés".
Le secrétaire au Trésor, qui a tenu ces propos quelques heures après l'annonce de l'abaissement de la note de solvabilité financière de deux banques françaises (Société Générale et Crédit Agricole) par l'agence de notation Moody's, a exprimé un sentiment d'urgence.
Les Européens "vont devoir agir plus vite". Selon lui ils devraient injecter davantage de fonds pour éviter de sombrer dans la crise.
L'Europe a "besoin de réformes", et "je pense qu'ils sont résolus" à les mener, mais celles-ci "ne peuvent fonctionner si elles ne sont pas accompagnées d'argent", a-t-il réaffirmé.
"C'est leur défi", mais "nous [les Etats-Unis] avons tout intérêt, en tant que pays, à aider l'Europe à réussir et nous allons faire tout ce que nous pouvons pour les aider", a ajouter M. Geithner, sans préciser ce que Washington avait en tête.
Interrogé sur l'avenir de l'euro dans trois ans, M. Geithner a estimé que la monnaie unique européenne serait "vivante, sans le moindre doute".
"Rien qu'en dix-huit mois", a-t-il dit, les Européens "en ont fait beaucoup pour" accélérer l'intégration économique et budgétaire qui faisait jusque-là défaut selon lui au projet européen.
"Ils ont encore du chemin à faire, a-t-il jugé, mais ils avancent [...] Tous sont de la partie, et ils feront tout ce qui doit être fait" pour poursuivre sur cette voie.