BRUXELLES (Reuters) - La Banque européenne d'investissement (BEI), bras armé de l'Union en matière de crédit, a réduit ses nouveaux prêts de 20% l'an dernier et prévoit de les maintenir à un niveau équivalent cette année, soit autour de 60 milliards d'euros, a déclaré son président mardi.
Il a ajouté que la BEI se préparait à toutes les éventualités concernant la sortie de l'UE du Royaume-Uni, y compris celle d'un Brexit sans accord.
Des projets sont prêts pour compenser l'impact de cette sortie sur le capital de la banque en sollicitant les 27 autres pays actionnaires, a dit Werner Hoyer lors d'une conférence de presse.
Il a expliqué la baisse du volume de prêts enregistrée l'an dernier par l'amélioration de la situation économique en Europe, qui a permis à la BEI de concentrer ses activités sur des projets plus rentables.
En dépit des signes de ralentissement observés dans plusieurs pays de l'UE, le volume des nouveaux prêts devrait rester stable cette année, a-t-il ajouté.
La sortie de la Grande-Bretagne de l'UE privera la BEI de l'un de ses principaux actionnaires, de 3,5 milliards d'euros de capital apporté par Londres et de 35 milliards de capital exigible, des capitaux dont pourrait dépendre le maintien de la notation "triple A" de l'établissement et donc ses coûts de financement.
La diminution du capital apporté sera compensée par un recours aux réserves de la banque, a précisé Werner Hoyer, tandis que celle du capital exigible sera répartie entre les 27 autres Etats de l'UE au prorata de leurs participations respectives.
L'accord sur ce dernier point est conclu au niveau technique mais doit encore être validé par les ministres des Finances, ce qui ne devrait être fait qu'une fois connues les modalités du Brexit, a-t-il ajouté.
(Francesco Guarascio, Marc Angrand pour le service français, édité par Marc Joanny)