TOULON, Var (Reuters) - Le porte-avions Charles de Gaulle a retrouvé mardi son port d'attache de Toulon après plus de cent jours en mer, notamment dans le Golfe Persique où il a participé aux frappes contre l'Etat islamique et offert une visibilité commerciale aux Rafale.
"On a fait le job dans une zone où les cartes bougent en permanence avec un Yémen qui s'effondre et un Iran très présent dans le Golfe", témoigne le capitaine de vaisseau Pierre Vandier, commandant du porte-avions qui avait quitté la France le 13 janvier avec pour destination finale l'océan Indien.
Dans l'espace restreint du golfe arabo-persique où s'entrecroisent des routes maritimes vitales pour l'économie mondiale, le déploiement du Charles de Gaulle, au sein du groupe aéronaval français, n'est pas passé inaperçu.
Au-delà de la dimension stratégique d'un tel déploiement, sa présence a permis de promouvoir en conditions réelles le Rafale, l'avion de combat de Dassault dont les ventes se multiplient depuis le début de l'année.
"Notre mission n'est pas de vendre des avions mais on met en œuvre des équipements qui ont fait leurs preuves, ce n'est pas neutre", souligne le contre-amiral Eric Chaperon, commandant du groupe aéronaval. "C'est aussi une des raisons pour lesquelles ils plaisent".
"La marine indienne s'intéresse à nos aéronefs, on nous a posé tout un tas de questions sur le Rafale et ses capacités dans le ciel irakien", ajoute-t-il.
Selon l'état-major français, les douze avions de combat Rafale et neuf Super Etendard modernisés embarqués à bord du Charles de Gaulle ont réalisé entre 10 à 15 "sorties de combat" par jour en appui des forces de sécurité irakiennes engagées au sol.
Après avoir conclu un accord en février avec l'Egypte sur la vente de 24 Rafale, la France a signé début mai avec le Qatar un contrat portant sur un nombre identique d'appareils. Un troisième contrat avec l'Inde, portant sur 36 avions, doit encore être finalisé.
Face à cette série de succès, Dassault Aviation a annoncé lundi vouloir doubler sa production annuelle de Rafale en deux à trois ans une fois que le contrat avec l'Inde sera signé.
L'industriel français produit actuellement 11 Rafale par an.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Marine Pennetier)