par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en légère baisse lundi face aux doutes sur le vaccin d'AstraZeneca (LON:AZN), dont l'utilisation est interrompue par de nombreux pays comme la France et l'Allemagne, et aux interrogations persistantes sur une possible accélération de l'inflation à deux jours des annonces de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,18% à 6.035,97 points. Le Footsie britannique a cédé 0,17% et le Dax allemand a abandonné 0,28%.
L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,09%, le FTSEurofirst 300 de 0,03% et le Stoxx 600 a terminé la journée stable.
A l'heure de la clôture européenne, Wall Street évoluait en ordre dispersé et dans de faibles variations après un record à l'ouverture pour le Dow Jones.
Les marchés ont été échaudés par la suspension préventive du vaccin anti-COVID-19 d'AstraZeneca par la France, l'Allemagne et l'Italie après l'apparition d'effets indésirables graves, voire mortels, chez certaines personnes vaccinées.
Le bon déroulement de la vaccination, avec l'adoption du plan de relance aux Etats-Unis, est l'un des principaux facteurs d'espoir des marchés en vue du redémarrage de l'économie mondiale.
La politique monétaire pèse également sur la tendance de marchés et les investisseurs pourraient rester fébriles jusqu'à l'annonce, mercredi à 18h00 GMT, des décisions de la Réserve fédérale.
La banque centrale américaine devrait certes prolonger le statu quo sur les taux mais les marchés attendent surtout le point de vue de ses responsables sur la hausse récente des rendements obligataires et des perspectives d'inflation.
Les responsables de la Réserve fédérale ont déjà tenté à plusieurs reprises d'apaiser ces craintes et ont réaffirmé qu'ils maintiendraient une politique accommodante afin de favoriser la reprise du marché du travail.
Certains acteurs du marché craignent en effet depuis plusieurs semaines que la poursuite du redémarrage de l'économie ne s'accompagne d'une montée en flèche de l'inflation, ce qui pourrait inciter la banque centrale américaine à envisager une hausse des taux.
VALEURS
L'indice Stoxx du secteur du tourisme et des loisirs a atteint un niveau historique, avec une hausse de 2,38%, alors que le compartiment des ressources de base a en revanche accusé la plus forte baisse (-1,49%), juste devant celui de l'énergie (-1,45%).
En tête du CAC 40, Danone (PA:DANO) s'est adjugé 2,89% après avoir évincé son président Emmanuel Faber, critiqué depuis plusieurs mois sur sa gouvernance.
Stellantis a pris 2,09%, porté par une note favorable de Deutsche Bank (DE:DBKGn) qui entame la couverture du groupe automobile à l'achat.
A Londres, l'action AstraZeneca (+0,39%) est parvenue à se maintenir dans le vert, résistant aux soupçons d'un nombre croissant de pays à l'égard du vaccin anti-COVID-19 du laboratoire.
TAUX
Le repli des rendements obligataires se poursuit: celui des bons du Trésor américain à dix ans recule de trois points de base à 1,6055% après un pic de plus d'un an vendredi à 1,6420% alors que son équivalent allemand a cédé près de quatre points de base à -0,335%.
"La plupart des clients à qui nous parlons ne croient pas vraiment que nous soyons dans ce nouveau cycle d'inflation plus élevée, mais ils s'inquiètent du fait que d'autres personnes le pensent", a déclaré Lyn Graham-Taylor, stratégiste chez Rabobank.
CHANGES
Le dollar reprend quelques couleurs face aux autres grandes devises (+0,16%) après avoir été affecté la semaine dernière par l'accalmie sur le marché obligataire.
L'euro recule pour sa part à 1,192 dollar.
Le bitcoin perd 4,81% à 56.178,61 dollars, reprenant son souffle après le record du week-end à plus de 61.000.
LES INDICATEURS DU JOUR
L'activité manufacturière dans la région de New York a augmenté bien plus que prévu en mars, à 17,4, montre l'enquête mensuelle de l'antenne régionale de la Réserve fédérale.
PÉTROLE
Un temps soutenus par l'accélération de la production industrielle chinoise en début d'année, les cours pétroliers cèdent du terrain désormais à l'image du marché des actions.
Le baril de Brent recule de 0,53% à 68,85 dollars et le brut léger américain de 0,47% à 65,3 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)