Le chef du gouvernement italien Mario Monti a souhaité que l'Union européenne renforce comme prévu la discipline budgétaire de ses membres mais en l'inscrivant "dans une approche durable de long terme" prenant aussi en compte la croissance.
"Il ne s'agit pas seulement de satisfaire la soif de discipline de court terme de certains pays", a souligné M. Monti, lors d'une conférence à Rome en hommage à Tommaso Padoa-Schioppa, ancien ministre de l'Economie du gouvernement de centre-gauche Romano Prodi (2006-2008), décédé en décembre 2010.
M. Monti a souligné combien cet économiste très écouté en Europe avait développé l'idée du "besoin de renforcer non seulement la politique budgétaire européenne mais d'aller plus loin vers des politiques communautaires communes pour la croissance".
"Nous ne pouvons pas nous permettre une crise à l'intérieur de l'Europe, de la zone euro", a souligné M. Monti.
Selon le président du Conseil italien, il ne faut pas que la création de la monnaie européenne débouche "sur des conflits plutôt que sur une intégration accrue" entre les membres de l'UE. Selon lui, il existe actuellement "un risque de conflits entre un nord de l'Europe vertueux et le sud, entre les classes sociales, etc..".
Dans ce contexte, l'Italie "a un message à donner à l'Europe" car "une Italie disciplinée peut apporter une contribution politique à l'Europe puisqu'elle pourra travailler à plus long terme, au-delà des circonstances sociales compliquées actuelles", a-t-il dit.
Quant à l'Allemagne et la France, "les pays qui sont en pointe sur la rigueur actuellement", elles ont violé le pacte de stabilité et croissance en 2003, avec des déficits supérieurs à ce qui était autorisé, a-t-il rappelé.
Le gouvernement a adopté un plan anti-crise draconien qui devrait obtenir un premier feu vert vendredi en milieu de journée de la Chambre des députés, lors d'un vote de confiance.
Le plan auquel s'oppose farouchement le parti populiste Ligue du nord prévoit 20 milliards d'euros d'ajustement budgétaire à travers des hausses d'impôts et des économies mais également des investissements de 10 milliards d'euros pour stimuler un potentiel de croissance très faible en Italie.