PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont comme prévu ouvert en hausse jeudi, et celle-ci est assez prononcée, dans l'espoir que la Banque d'Angleterre (BoE) abaissera les taux d'intérêt ce jeudi pour prévenir toute récession qui découlerait de la décision de la Grande-Bretagne de quitter l'Union européenne (UE).
Trente-neuf des 60 économistes interrogés par Reuters mercredi ont dit s'attendre à ce que la BoE réduise d'au moins 25 points de base son taux directeur, fixé à 0,5% depuis début 2009, deux d'entre eux tablant même sur un taux ramené à zéro et un troisième sur 0,1%. Dans une enquête précédente publiée le 5 juillet, seulement 19 économistes sur 52 prédisaient une modification du taux directeur.
La nomination rapide de Theresa May au poste de Premier ministre, qui succède à David Cameron, démissionnaire, a contribué à apaiser les marchés mais son gouvernement comporte deux influents partisans du Brexit, Boris Johnson qui récupère le ministère des Affaires étrangères et David Davis qui hérite du portefeuille ad hoc créé pour gérer la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.
Le nouveau ministre britannique des Finances, Philip Hammond, a écarté jeudi la piste d'un collectif budgétaire pour faire face aux conséquences économiques de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Quelques minutes après l'ouverture, l'indice CAC 40 gagnait 1,16% à 4.385,71 points. À Francfort, le Dax prenait 1,42% et à Londres, le FTSE avançait de 0,83%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro prend 1,33% et le FTSEurofirst 300 1,02%.
Tous les indices sectoriels sont dans le vert, au premier rang desquels celui de l'automobile avec un gain de près de 2%, suivi par l'indice des bancaires qui avance de 1,8%.
Des banques occupent les cinq premières places des plus gros gains de l'indice EuroStoxx 50, avec en tête UniCredit, qui s'adjuge 3,66%. UniCredit devra étudier l'éventualité d'une augmentation de capital car les cessions d'actifs conclues cette semaine ne suffiront pas à satisfaire la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré jeudi à Reuters Giuseppe Vita, le président de la première banque italienne.
Aux valeurs encore, l'action de Haldex, société suédoise spécialisée dans les systèmes de freinage, bondit de près de 19%, à la suite de l'annonce par SAF-Holland, un équipementier du segment utilitaires de l'industrie automobile, d'une OPA en numéraire de 4,2 milliards de couronnes (445,5 millions d'euros). SAF-Holland perd lui 3,2%.
Malgré la perspective d'une détente des taux en Grande-Bretagne, le sterling progresse de 0,55% à 1,3217 dollar.
Le marché pétrolier se reprend, après des pertes de plus de 4% mercredi, qui s'expliquaient par des craintes de persistance de l'engorgement du marché mondial.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français)