par Cyril Altmeyer et Tim Hepher
LONDRES (Reuters) - Airbus Group (PA:AIR) a de nouveau augmenté son dividende après des résultats 2015 légèrement supérieurs aux attentes et a décidé de relever sa production de long-courriers A330 pour faire face à la demande.
Le groupe européen d'aérospatiale et de défense met toutefois en garde mercredi dans un communiqué sur le risque qui subsiste concernant l'avion de transport militaire A400M, victime de retards.
Airbus Group, qui compte livrer plus de 20 A400M cette année, précise discuter encore avec les pays clients sur un nouveau calendrier de développement des capacités militaires et de livraisons, ainsi que d'une révision de la formule d’indexation des prix.
"Nous travaillons très dur pour éviter de nouvelles charges", a assuré le président exécutif d'Airbus Group Tom Enders lors d'une conférence de presse sur les résultats annuels du groupe, à Londres.
Il a mentionné des progrès dans les réductions de coûts et l'amélioration des processus, en particulier dans la production.
"Mais c'est un programme qui reste perturbé de diverses manières", a ajouté Tom Enders, disant ne pas pouvoir garantir l'absence de nouvelles charges, mais sans vouloir fournir de précisions à ce stade sur leur niveau éventuel.
La maison mère d'Airbus a aussi décidé de produire sept A330 par mois à partir de 2017, après avoir récemment réduit son rythme mensuel de dix à neuf, puis à six.
Mais Tom Enders a assuré que l'avionneur avait la capacité nécessaire pour augmenter encore sa production à l'occasion de l'arrivée de la version remotorisée, l'A330neo.
Ces variations de production sont liées à la transition avec l'A350, le nouveau long-courrier devant passer à la vitesse supérieure cette année avec plus de 50 livraisons prévues contre 14 en 2015.
POURSUITE "OPPORTUNISTE" DU DÉSENGAGEMENT DE DASSAULT
L'an passé, Airbus Group a dégagé un bénéfice opérationnel (Ebit) avant exceptionnels de 4,132 milliards d'euros (+2%) contre un consensus de 4,114 milliards selon les données réunies par Inquiry Financial.
Le groupe a passé une charge nette de 635 millions d’euros liée à l’écart de comptabilisation des paiements avant livraison en dollars et aux réévaluations bilancielles dues à la faiblesse de l’euro face au dollar.
Mais Airbus Group a également enregistré un gain net de 748 millions d'euros issu de la vente d’une participation de 18,75% dans Dassault Aviation au premier semestre.
Le chiffre d'affaires du groupe a augmenté de 6% l'an passé à 64,50 milliards (consensus 64,736 milliards), dont 11,512 milliards (+5%) dans les activités de défense que le groupe cherche à céder partiellement.
L'action perd 2,78% à 53,87 euros à 12h45 à la Bourse de Paris, en phase avec la baisse du marché (-2,23% pour l'indice CAC 40).
"Ces résultats ne sont peut-être pas particulièrement excitants, mais l'excitation est bien la dernière chose dont on a besoin à ce stade délicat", résume Sandy Morris, analyste chez Jefferies.
Bernstein juge de son côté dans une note ces résultats "solides".
"Bonne performance opérationnelle chez Airbus et performance meilleure que prévu dans les hélicoptères sont les principaux moteurs", souligne l'intermédiaire.
Airbus Group propose un dividende de 1,30 euro par action au titre de 2015 après 1,20 euro pour 2014 et confirme qu'il va poursuive son programme de rachat d’actions après avoir dégagé un bénéfice net en hausse de 15% à 2,696 milliards (consensus 2,742 milliards).
Son flux de trésorerie disponible avant acquisitions s’est amélioré à 1,175 milliard d'euros fin 2015 contre 1,109 milliard fin 2014.
Pour 2016, Airbus Group prévoit une stabilité de son Ebit et de son bénéfice par action avant éléments non récurrents, ainsi que de son flux de trésorerie disponible.
Le directeur financier Harald Wilhelm a dit viser l'équilibre financier du programme A380 cette année malgré une baisse des livraisons par rapport aux 27 appareils livrés en 2015.
Airbus travaille à réduire les coûts du très gros porteur pour maintenir l'équilibre financier du programme atteint en 2015 après 15 ans d'investissements massifs.
(Edité par Dominique Rodriguez)