La direction de la Scop SeaFrance a assuré lundi que le danois DFDS conserverait le personnel des deux navires qu'Eurotunnel va lui céder, jusque-là exploités par MyFerryLink, émanation commerciale de la Scop.
Le président d'Eurotunnel Jacques Gounon "nous a assuré que DFDS gardera les deux navires sur la ligne avec les personnels", ont rapporté Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente, respectivement directeur général et directeur adjoint de la Scop, dans un communiqué.
Eurotunnel avait annoncé dimanche soir avoir choisi l'offre du groupe danois DFDS pour la vente de deux de ses trois navires exploités par la compagnie MyFerryLink sur des liaisons entre la France et l'Angleterre.
DFDS "conserve pour MyFerryLink une activité avec la NPC (le dernier et plus petit des trois navires, le Nord-Pas-de-Calais, ndlr) tout en souhaitant trouver un autre navire", assurent MM. Giguet et Doutrebente.
Selon ces derniers, "la direction avait souhaité trouver une autre solution qui n'a pas été retenue en raison des difficultés internes à la SCOP, bien regrettables".
Certains syndicalistes et connaisseurs du dossier estiment en effet que les problèmes de gouvernance à l'intérieur de la Scop, divisée entre direction et conseil de surveillance, ont pu peser dans la décision du groupe franco-britannique de rompre avec la compagnie maritime.
Le président du conseil de surveillance Didier Cappelle a destitué MM. Giguet et Doutrebente du directoire, en contradiction frontale avec le souhait d'Eurotunnel qu'ils soient maintenus. Ce conflit, pour beaucoup d'analystes, est à l'origine de la décision prise fin mai par Eurotunnel de ne pas renouveler son contrat avec la Scop SeaFrance exploitant la compagnie MyFerryLink, et qui court jusqu'au 2 juillet.
Cette décision avait relancé l'incertitude autour de l'avenir des quelque 600 salariés de la société.