PARIS (Reuters) - De nouvelles négociations salariales se sont ouvertes mardi dans le secteur du transport de marchandises sous la pression des routiers qui mènent une grève reconductible depuis dimanche.
Les syndicats, qui dénoncent une "smicardisation rampante" de la profession, réclament une revalorisation salariale de 5 % pour tous les salariés.
Mais le patronat dit ne pas pouvoir s'engager au-delà de "1 à 2 % de hausse", mettant en avant les difficultés économiques des transporteurs, le contexte de faible croissance et la concurrence des transporteurs venus d'Europe de l'Est.
La précédente négociation annuelle obligatoire (NAO), il y a un mois et demi, avait échoué.
Pour peser sur les discussions, l'intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC a multiplié lundi les barrages filtrants et les blocages de sites industriels, de dépôts pétroliers et de centrales d'achat, avant d'interrompre les actions en fin de journée.
Mais dès mardi matin, de nouveaux barrages ont été dressés en Ille-et-Vilaine, dans le Calvados, dans le Pas-de-Calais, en Gironde, et dans les Bouches-du-Rhône, selon le Centre national d'informations routières.
Après la zone d'activité de Cestas au sud de Bordeaux lundi, une cinquantaine de routiers ont bloqué mardi matin les accès et les sorties des poids lourds de l'importante zone de fret de Bruges, a-t-on appris auprès des grévistes.
"On restera sur ce point de barrage jusqu'à la fin de la première journée de négociations salariales entamées aujourd'hui à Paris, sans doute jusqu'à ce soir ou dans la nuit", a indiqué à Reuters Jérôme Juge de FO transports Gironde.
"Si les discussions n'avancent pas, nous multiplieront alors les points de blocage si nécessaire", a-t-il ajouté.
Dans les Bouches-du-Rhône, d'autres routiers ont bloqué l'accès à la raffinerie Total de La Mède, interdisant la sortie des camions citernes du dépôt pétrolier, a-t-on appris de source syndicale.
Des grévistes ont également installé un barrage filtrant aux abords de la gare TGV d'Aix-en-Provence.
Dans le Pas-de-Calais, des routiers ont bloqué les bretelles d'accès à la plate forme multimodale (transports routier, ferroviaire et fluvial) de Dourges, près d'Hénin-Beaumont.
(Gérard Bon, avec Claude Canellas à Bordeaux et Jean-François Rosnoblet à Marseille)