par Richa Naidu et Ludwig Burger
LONDRES (Reuters) - Sanofi (EPA:SASY) espère que son parrainage des Jeux olympiques de Paris lui permettra d'attirer de nouveaux talents, de récompenser son personnel actuel et de se défaire d'une image conservatrice, ajoutant son nom à d'autres grands groupes français ayant scellé des partenariats avec Paris 2024.
Le laboratoire dit avoir parfois des difficultés à convaincre les jeunes gestionnaires de données à le rejoindre, ce qu'il estime dû à l'image désuète que ceux-ci peuvent avoir d'une entreprise pharmaceutique.
"Nous utilisons les Jeux olympiques pour montrer que nous sommes" un bel endroit où travailler, a déclaré Josep Catllà, directeur des affaires corporatives de Sanofi.
Alors que l'âge moyen des téléspectateurs des Jeux olympiques a grimpé, selon des cabinets d'étude, le Comité international olympique (CIO) tente d'attirer les jeunes via des campagnes sur les réseaux sociaux et en faisant du breakdance et du skateboard, notamment, des disciplines olympiques.
Sanofi soutient financièrement 14 personnalités sportives internationales pour les Jeux de Paris, dont le breakdancer français Dany Dann et la judoka française Amandine Buchard, avec un nombre égal d'hommes et de femmes et un nombre égal d'athlètes olympiques et paralympiques.
"Nous jouons sur l'aspect diversité", a souligné Josep Catllà.
Le laboratoire français va aussi emmener aux Jeux de Paris plus de 8.000 employés, comme bénévoles ou via des programmes internes de récompenses.
D'après les estimations, Sanofi investit des dizaines de millions d'euros dans les JO de Paris 2024.
Le groupe, qui refuse de donner des montants précis, a indiqué qu'il ramenait autant d'argent dans la poche de ses employés qu'il en avait versé aux organisateurs des Jeux.
Un partenariat des JO de Paris s'élève à lui seul entre 80 millions et 150 millions d'euros, selon des informations de médias français.
UNE "EXCEPTION"
Nick Blenkarne, directeur de la stratégie de l'agence de marque Imagination, à Londres, a noté qu'il y avait plusieurs manières de voir le "coûteux" partenariat scellé par Sanofi, dont un possible impact sur la vision que les consommateurs ont du laboratoire et la manière dont le groupe pourrait attirer des clients via des programmes d'accueil lors des Jeux.
"De grands événements comme les Jeux olympiques et la Coupe du monde (de football) ont prouvé qu'ils faisaient bouger l'aiguille lorsqu'il s'agit de la perception d'une marque", a déclaré celui dont la firme a collaboré avec Samsung (KS:005930) et Hyundai (KS:005380) lors de précédentes éditions des JO.
Au contraire de certains groupes étant des partenaires traditionnels des Jeux olympiques, Sanofi a fait une "exception" en s'associant à l'édition 2024, en partie parce qu'elle se déroule à Paris, a déclaré Josep Cattlà.
"Nous ne sommes pas dans le sport, la culture ou la musique, et d'autres choses que font les entreprises de biens de consommation", a-t-il dit.
Il est habituel pour les Jeux olympiques de voir des entreprises hors biens de consommation et hors sport s'associer à l'événement car elles sont basées dans le pays hôte.
Sanofi n'a pas répondu à la question de savoir si le gouvernement français lui avait suggéré de devenir sponsor des Jeux de Paris 2024.
Reste à savoir si ce partenariat va bénéficier à Sanofi dans son rapport avec ses investisseurs, après plusieurs années de résultats financiers mitigés.
"Peut-être que c'est une opportunité supplémentaire pour changer les mentalités sur le moteur d'innovation de Sanofi", a commenté Terence McManus, gestionnaire de fonds spécialisé dans le domaine de la santé chez Bellevue Asset Management, actionnaire de Sanofi.
(Reportage Richa Naidu et Ludwig Berger, avec Helen Reid; version française Jean Terzian)