MILAN (Reuters) - Stellantis estime que l'on verra encore des véhicules à moteur thermique sur les routes jusqu'en 2050, nécessitant de réduire les émissions carbone du parc existant jusqu'à ce qu'il finisse par être remplacé par des modèles 100% électriques.
Le troisième constructeur automobile par le chiffre d'affaires a annoncé cette semaine qu'à l'issue de tests conduits avec le géant pétrolier saoudien Aramco (TADAWUL:2222), 24 types de motorisations essence et diesel produits depuis 2014 en Europe, soit 28 millions de véhicules en circulation, pouvaient utiliser des carburants synthétiques de substitution d'Aramco sans modification.
Stellantis a réaffirmé son engagement de ne vendre que des véhicules électriques à partir de 2030, mais l'Union européenne a exclu de l'interdiction des motorisations thermiques à l'horizon 2035 les véhicules fonctionnant avec des "e-fuels", plus vertueux en terme de CO2.
Christian Müller, vice-président senior chez Stellantis en charge des systèmes de propulsion pour la région EMEA, a indiqué jeudi qu'un grand nombre des véhicules à moteur thermique que le groupe aux 14 marques aura vendus entre maintenant et 2030 seront encore en circulation au-delà des deux décennies suivantes.
"Nous devons vraiment prendre soin de notre flotte en stock", a-t-il dit, ajoutant que la longueur du cycle de vie des voitures rendait le développement des carburants de synthèse, produits à partir d'énergies renouvelables, encore plus important.
"Je pense que 25% de nos véhicules sont toujours utilisés après 20 ans. Par conséquent, ce genre d'exposition aux e-fuels est considérable", a-t-il poursuivi.
Pour leurs détracteurs, les carburants de synthèse ne constituent pas une alternative viable en raison de leur faible disponibilité et de leur coût élevé. Selon Stellantis et Aramco, cette situation pourrait être corrigée en partie grâce à une fiscalité européenne avantageuse, sans plus de précision.
Amer Amer, directeur de la technologie des transports chez Aramco, a déclaré pour sa part s'attendre à ce que la production de carburants synthétiques débute début 2025 sur les deux sites de démontration du groupe, en Arabie saoudite et en Espagne.
(Giulio Piovaccari, Gilles Guillaume pour la version française)