Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Les actions européennes, comme on dit, ne sont invitées qu'à certaines des fêtes mais à tous les enterrements. Mais les dirigeants de ces marchés ont la chance de pouvoir répondre aux besoins des deux parties, comme l'ont montré les résultats du premier trimestre d' Euronext après la clôture mercredi.
L'opérateur boursier a enregistré une hausse de 30% de son chiffre d'affaires à données comparables au cours des trois premiers mois de l'année, grâce à une forte volatilité des marchés en mars. Les actions d'Euronext (PA:ENX) ont augmenté jusqu'à 5% pour atteindre un nouveau record avant d'être entraînées par le reste du marché pour ne plus augmenter que de 2% à 12h25. Elle est maintenant en hausse de 16,6% en 2020, surpassant les actions du London Stock Exchange Group (LON:LSE) et de Deutsche Boerse (DE:DB1Gn), qui ont augmenté respectivement de 1,7% et 4,3%.
Les marchés financiers de tous bords ont tous bénéficié de la même volatilité depuis le début de la pandémie : les actions d'IG Group (LON:IGG ont augmenté de 11% depuis le début de l'année, tandis que celles de CMC Markets (LON:CMCX) et de Plus500 (LON:PLUSP) ont augmenté de 38% et 45%, respectivement. L'indice S&P VIX, qui mesure la volatilité des marchés boursiers, se situant toujours à 35,72, bien au-dessus des moyennes historiques, il semble y avoir peu de risques pour cette surperformance à court terme.
Toutefois, on ne peut pas s'attendre à ce que la volatilité reste aussi élevée pour toujours. Bien au contraire : les discussions croissantes sur le contrôle de la courbe des taux d'intérêt par les banques centrales laissent présager un avenir dominé par la répression financière, qui frappera particulièrement les échanges de produits de taux d'intérêt. Les marchés des actions, quant à eux, semblent destinés à être envahis par une armée de sociétés zombies, car une série d'interventions étatiques et réglementaires menace de faire pour les entreprises de voyage et de loisirs ce qu'elles ont "réalisé" pour les actions des banques européennes ces dernières années.
Euronext a bien fait de se prémunir contre ce risque en se développant dans de nouveaux domaines tels que la négociation d'électricité (avec l'acquisition des deux tiers de Nord Pool (NASDAQ:POOL) et les services de conservation. Le PDG Stéphane Boujnah a déclaré aux analystes, lors d'un appel après les résultats, qu'il ne voyait "aucune pause" dans son activité de fusions-acquisitions, et son refus de se laisser entraîner dans une guerre d'enchères pour la société espagnole Bolsas y Mercados Espanoles (MC:BME) donne l'assurance que ses ressources disponibles seront bien utilisées.
Ailleurs jeudi, les marchés boursiers du continent ont connu une tendance à la baisse, suite à la chute des marchés américains cette semaine, alors qu'une série d'investisseurs de haut niveau et, surtout, le président de la Réserve fédérale Jerome Powell ont averti que les perspectives économiques ne sont pas aussi roses que le suggère le rallye d'avril axé sur les liquidités.
À 12h25, l'indice de référence Stoxx 600 avait baissé de 1,6% à 328,70, testant un creux de quatre semaines. L'indice allemand DAX a baissé de 1,5% et le FTSE 100 britannique a enregistré une baisse de 2,2%, en raison des craintes renouvelées concernant la gestion de la pandémie par le pays, le coût de son régime de subventions salariales et le manque apparent d'intérêt pour la protection de l'économie contre un nouveau choc économique à la fin de l'année, lorsque la période de transition de Brexit prendra fin.