(Reuters) - Telecom Italia (BIT:TLIT) a annoncé dimanche que son conseil d'administration avait approuvé l'offre du fonds américain KKR (NYSE:KKR) pour le rachat de son réseau de téléphonie fixe, une décision que son principal investisseur, Vivendi (EPA:VIV), a décrite comme illégale et a dit profondément regretter.
L'offre présentée par KKR valorise le réseau de téléphonie fixe de TIM à 18,8 milliards d'euros, a indiqué le groupe italien dans un communiqué, ajoutant que l'opération pour l'ensemble de Netco - qui inclut aussi les activités de câble sous-marin Sparkle - s'élevait à 22 milliards d'euros et permettrait de réduire sa dette d'environ 14 milliards d'euros.
Cette opération devrait être bouclée d'ici l'été 2024, a fait savoir TIM, qui avait accordé en juin dernier à KKR une période de négociations exclusives.
Soutenue par l'administration conservatrice de la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, cette cession est l'une des pierres angulaires du projet du directeur général de TIM, Pietro Labriola, destiné à sortir le groupe du gouffre financier.
Des sources ont déclaré à Reuters que TIM prévoyait de finaliser la vente sans l'accord des actionnaires, en dépit du vote demandé au préalable par Vivendi qui avait affiché sa réticence face aux conditions proposées par KKR.
Réagissant à la décision du conseil d'administration de TIM, Vivendi a dit regretter "profondément" que l'offre de KKR ait été acceptée "sans avoir préalablement informé et sollicité le vote des actionnaires de Telecom Italia, enfreignant ainsi les règles de gouvernance applicables."
"La décision (...) est également entachée d'illégalité compte tenu du non-respect des règles relatives aux opérations significatives avec des parties liées", a dit le groupe française dans un communiqué, ajoutant qu'il utiliserait "l'ensemble des moyens légaux à sa disposition pour contester cette décision et protéger ses droits ainsi que ceux de tous les actionnaires".
(Reportage Elvira Pollina à Milan, rédigé par Jean Terzian)