PARIS (Reuters) - TotalEnergies devrait préciser le potentiel considérable de ses découvertes pétrolières en Namibie et envoyer un message positif sur ses capacités en matière de rachats d'actions lors de sa prochaine journée investisseurs du 27 septembre, selon des analystes interrogés par Reuters.
Alors que le groupe vient de présenter un projet de quelque 200.000 barils par jour au large du Suriname, les analystes attendent désormais des annonces sur ses campagnes d'exploration en Namibie, dont les réserves pourraient faire du pays l'un des 15 premiers producteurs de pétrole d'ici 2035.
"La Namibie pourrait devenir la plus grande découverte en offshore profond jamais réalisée par TotalEnergies, dépassant potentiellement le bloc 17 en Angola (leur dernier bloc 'en or')", souligne Bertrand Hodée, responsable de la recherche pétrole et gaz de Kepler Cheuvreux.
Selon ses calculs, le pays du sud-ouest de l'Afrique pourrait représenter 1,6 milliard de barils de ressources pétrolières récupérables et une valeur de 4,1 milliards de dollars pour la compagnie pétrolière française.
Kim Fustier, responsable de la recherche européenne sur le secteur pétrolier et gazier chez HSBC (LON:HSBA), estime que le groupe devrait donner des indications sur des débits de puits d'appréciation mais peut-être pas, à ce stade, s'engager sur un concept de développement ou des estimations de production.
La journée investisseurs de TotalEnergies, organisée à New York, donnera également au groupe l'occasion de préciser la façon dont il prévoit d'appliquer sa politique de distribution.
TotalEnergies a annoncé il y a un an qu'il comptait allouer "à travers les cycles" 35% à 40% de son cash-flow (flux de trésorerie d'exploitation ou CFFO) aux actionnaires, une cible dont les analystes estiment qu'elle devrait être confirmée.
Mais il aussi prévu de dépasser le seuil de 40% pour 2023, compte-tenu du produit de cession de ses actifs dans les sables bitumineux au Canada et du prix du baril, qui a rebondi ces dernières semaines en raison de craintes de déséquilibre persistant entre offre et demande.
PLUS DE VISIBILITÉ ESPÉRÉE SUR LE GNL ET LES RENOUVELABLES
TotalEnergies a en particulier mis en oeuvre un programme de rachat d'actions de 2 milliards de dollars par trimestre.
"Plus les prix du pétrole resteront aux niveaux actuels, plus le taux d'endettement de TotalEnergies baissera et, vraisemblablement, plus le groupe pourra maintenir le niveau actuel de 2 milliards de dollars", a déclaré Kim Fustier.
"Je pense qu'un niveau de distribution supérieur à 40% est également valable pour l'année prochaine", a-t-elle ajouté.
TotalEnergies devrait en outre donner davantage de visibilité sur sa croissance dans le gaz naturel liquéfié (GNL) et sur celle de sa production pétrolière, avec potentiellement des indications à des échéances plus lointaines que celle de 2027, communiquée l'an dernier.
Selon Giacomo Romeo, analyste chez Jefferies, les prévisions de production et de vente de GNL - hors Russie, que le groupe a exclu de la présentation de sa stratégie il y a un an - devraient être revues à la hausse pour tenir compte notamment du récent accord conclu avec le développeur américain NextDecade.
En matière d'énergies renouvelables, le groupe devra apporter des preuves supplémentaires de sa capacité à croître de façon rentable sur fond de regain d'intérêt pour les hydrocarbures, pour des question de sécurité d'approvisionnement, dans le contexte de la guerre en Ukraine.
(Reportage Benjamin Mallet, avec Forrest Crellin ; édité par Blandine Hénault)