La Commission européenne a adopté mercredi une proposition de taxe sur les transactions financières qui pourrait rapporter jusqu'à 55 milliards d'euros par an, a annoncé son président José Manuel Barroso.
"Au cours des trois dernières années, les Etats membres ont accordé des aides et fourni des garanties au secteur financier à hauteur de 4.600 milliards d'euros. Il est temps qu'en retour, le secteur financier apporte sa contribution à la société", a affirmé M. Barroso lors de son discours sur l'état de l'Union au Parlement européen, à Strasbourg.
M. Barroso a précisé que cette taxe, qui concernerait les 27 membres de l'Union européenne, "pourrait générer des revenus de 55 milliards d'euros par an".
Selon des sources européennes, plus de la moitié de son produit serait destiné à alimenter le budget de l'Union européenne.
Le commissaire européen chargé de la Fiscalité, Algirdas Semeta, a souligné dans un communiqué mercredi qu'avec cette proposition, "l'Union européenne est aux avant-postes dans la mise en place d'une taxe sur les transactions financières au niveau mondial".
"Je suis certain que nos partenaires du G20 verront leur intérêt à suivre cette voie", a-t-il ajouté.
L'Union européenne avait décidé d'avancer seule sur ce sujet, Paris et Berlin n'ayant guère rencontré de succès en défendant une taxe sur les transactions financières instaurée à l'échelle du G20 pour financer par exemple l'aide au développement.
Mais au sein même de l'Union européenne, l'idée est loin de faire l'unanimité. Certains craignent, à l'instar des Britanniques, une délocalisation des transactions financières vers des pays tiers, préjudiciable à la City de Londres.