FRANCFORT (Reuters) - Un juge de Francfort a levé mardi l'interdiction faite à Uber de lancer un nouveau service de covoiturage en Allemagne, annulant ainsi une décision en référé rendue il y a deux semaines contre le spécialiste américain des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC).
Le magistrat saisi en appel par Uber a motivé sa décision par le fait que les arguments soulevés par le plaignant initial, la fédération professionnelle Taxi Deutschland, méritaient un examen sur le fond par un tribunal mais pas une décision en référé.
Il n'a pas exclu qu'il existe des raisons d'interdire le nouveau service d'Uber mais a ajouté que "durant nos délibérations, il est clairement apparu qu'il n'y avait aucune raison justifiant une injonction immédiate".
Taxi Deutschland avait demandé l'interdiction en référé en arguant du fait que le nouveau service instaurait une concurrence déloyale d'Uber face aux chauffeurs de taxi professionnels.
La décision initiale rendue le 2 septembre interdisait à Uber l'utilisation de l'application pour téléphones portables Uberpop, qui met en relation des propriétaires de véhicules et des passagers potentiels, au motif que les conducteurs membres du réseau constitué par Uber ne disposaient pas des licences professionnelles leur permettant de faire payer leurs passagers.
Chaque infraction au jugement en référé exposait Uber à une amende susceptible d'atteindre 250.000 euros.
Pour Taxi Deutschland, l'annulation de la décision prise en référé ne signifie en rien qu'Uber peut lancer son service de covoiturage en Allemagne.
"Le secteur des taxis accepte les concurrents qui respectent la loi. Ce n'est pas le cas d'Uber. C'est pourquoi nous annonçons aujourd'hui que nous allons immédiatement faire appel", a déclaré la fédération.
Créée il y a quatre ans, Uber, qui permet aux utilisateurs de ses services de réserver une voiture depuis leur smartphone, est présent aujourd'hui dans environ 150 villes du monde entier mais se heurte régulièrement aux autorités de la concurrence ou à des difficultés judiciaires.
La société a récemment procédé à une levée de capitaux lors de laquelle elle a été valorisée environ 18 milliards de dollars (13,9 milliards d'euros).
(Eric Auchard et Harro Ten Wolde,; Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison)