La mission du Fonds monétaire international en Islande a annoncé mercredi que l'institution internationale se préparait au versement, après plusieurs reports, d'une deuxième tranche de son prêt au pays, d'un montant de 167,4 millions de dollars, pour fin octobre.
Ce versement, recommandé par la direction du FMI, doit être soumis le 28 octobre à l'approbation de la plus haute instance de décision du Fonds, le conseil d'administration, composé des représentants de 24 pays ou groupes de pays, a indiqué dans un communiqué le chef de mission du FMI en Islande, Mark Flanagan.
Le conseil d'administration du FMI avalise toujours les recommandations de la direction, la décision ayant été négociée en amont, pour éviter les conséquences dramatiques qu'aurait un vote négatif.
Le prêt à l'Islande, d'un montant de 2,1 milliards de dollars sur deux ans, avait été accordé en novembre, alors que l'île faisait face à une grave crise économique, ses banques étant ruinées et nationalisées et sa monnaie ayant chuté.
Mais après le versement immédiat d'une première tranche de 827 millions de dollars, celui de la deuxième tranche avait été bloquée par divers facteurs techniques, politiques et économiques.
D'ordinaire, le versement d'une deuxième tranche d'un prêt du FMI avec une maturité de deux ans prend moins de six mois.
Le ministre islandais des Affaires étrangères, Ossur Skarphedinsson, s'en était plaint le 8 octobre, indiquant que ce retard mettait "en péril" la reprise économique dans son pays.
"Il y a eu des retards dans la mise en oeuvre des politiques, conséquence de la crise politique en Islande et des élections qui s'en sont suivies, et il y a eu des problèmes pour trouver un accord avec les créanciers" du pays, a expliqué M. Flanagan mercredi.
L'un des principaux points de blocage a été un conflit entre l'Islande d'un côté et la Grande-Bretagne et les Pays-Bas de l'autre, à propos du dédommagement des clients britanniques et néerlandais victimes de l'effondrement de la banque en ligne Icesave.
Ces clients avaient perdu leurs économies, lorsque leurs comptes avaient été gelés lors de la nationalisation de sa maison mère Landsbanki, l'une des plus grandes banques islandaises. Ils avaient été partiellement indemnisés par leur Etat respectif, qui s'étaient ensuite retournés vers Reykjavik pour se faire rembourser.
Dimanche, l'Islande a annoncé avoir conclu un nouvel accord avec la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, soumis à l'approbation du parlement, qui doit définitivement régler la question d'Icesave.
En Islande, l'affaire avait débouché sur une grave crise politique depuis août, le coût de 3,8 milliards d'euros pour l'Etat étant jugé exorbitant par une grande partie de l'opinion publique et par l'opposition.
Dans un entretien avec le magazine du FMI, M. Flanagan a relevé que si le chômage atteignait 7% en Islande contre 1% en 2007, et que le produit intérieur brut devrait chuter de 8,5% cette année, ces chiffres étaient "en fait meilleurs" que les craintes initiales du FMI.