HONG KONG/PEKIN (Reuters) - Pékin a engagé les banques à surveiller au plus près les transactions de change et à identifier tout transfert de fonds transfrontalier "anormal" afin d'enrayer les sorties de capitaux, ont dit mercredi deux sources à Reuters.
L'Administration publique des changes (SAFE) a publié un document dans lequel elle demande aux banques de repérer toute transaction de change suspecte impliquant de gros montants et des versements fréquents après le 11 août, date à laquelle Pékin a dévalué le yuan de près de 2%. La monnaie chinoise a perdu 3% face au dollar depuis lors.
Les banques sont priées d'enregistrer les transactions comportant des achats par plus de cinq individus avec transfert de plus de 200.000 dollars ou équivalents sur un compte ou vers un établissement hors de Chine durant les 90 derniers jours, a précisé une source, dont la banque a reçu le document.
"La pression exercée par les sorties de capitaux semble lourde actuellement et la SAFE espère que ces mesures à contre-cycle les enrayeront", a ajouté la source.
"Les mesures de la SAFE visent à la fois les particuliers et les entreprises; le but est d'empêcher des opérations d'arbitrage transfrontalières", a expliqué une autre source.
Toujours selon les sources, la SAFE demande plus particulièrement aux banques de surveiller les transactions de change éclatées en plusieurs petites opérations et les engage à empêcher de telles transactions pour le compte de la clientèle à l'avenir.
L'administration veut aussi que les établissements surveillent scrupuleusement les transactions impliquant une seule société transférant fréquemment des sommes proches de 50.000 dollars sur le même compte dans un délai court et qu'ils vérifient la documentation afférente le cas échéant.
Ainsi, les sociétés qui ont emprunté hors de Chine ne sont pas autorisées à procéder à des remboursements par anticipation sauf si cela est prévu par contrat.
Les réserves de change de la Chine, les plus élevées au monde, ont diminué d'un montant record de 93,9 milliards de dollars en août, à 3.557 milliards de dollars.
(Rédactions de Hong Kong et Pékin, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)