par Blandine Henault
PARIS (Reuters) - Après avoir connu la veille leur pire séance depuis juillet, les principales Bourses européennes s'orientent vers un rebond mercredi à l'ouverture alors que la remontée rapide des rendements obligataires marque une pause.
Les contrats à terme signalent une hausse de 0,58% pour le CAC 40 parisien, de 0,44% pour le Dax à Francfort, de 0,11% pour le FTSE à Londres et de 0,35% pour l'EuroStoxx 50.
Les craintes suscitées par l'inflation, susceptibles de conduire la Réserve fédérale à durcir plus rapidement que prévu sa politique monétaire, ont provoqué une flambée des rendements obligataires, celui des Treasuries à dix ans ayant gagné près de 25 points de base en cinq séances.
En Bourse, cela s'est traduit mardi par des replis de plus de 2% en Europe et pour le S&P 500 ainsi que le Nasdaq à Wall Street.
Si l'Asie évolue en nette baisse ce mercredi, les futures sur les indices américains préfigurent une hausse de 0,5% à 0,6% alors que le taux américain à dix ans s'est stabilisé.
La nervosité pourrait néanmoins encore persister: au Congrès américain, le blocage des discussions continue sur un relèvement du plafond de la dette de l'Etat fédéral, afin de permettre de continuer à faire fonctionner les différentes administrations à partir de jeudi mais aussi à emprunter à partir du 18 octobre.
En Chine, le géant de la promotion immobilier lourdement endetté Evergrande fait face à un nouveau test obligataire. Il doit payer ce mercredi des intérêts d'un montant de 47,5 millions de dollars sur une obligation assortie d'un coupon de 9,5% et arrivant à échéance en mars 2024.
Le groupe a annoncé la vente d'une participation de 1,5 milliard de dollars dans Shengjing Bank mais le produit de cette cession sera consacré à rembourser les dettes d'Evergrande auprès de la banque.
TAUX/CHANGES
Le rendement des Treasuries à dix ans est inchangé à 1,5305% après avoir touché la veille un pic depuis la mi-juin, à 1,567%.
Cela a poussé aussi les rendements obligataires européens à la hausse, le taux du Bund allemand à dix ans ayant grimpé mardi jusqu'à -0,172%, au plus haut depuis la fin juin, avant de clôturer à -0,198%.
Il gagne ce mercredi dans les premiers échanges près d'un point de base, à -0,19%.
Sur le marché des changes, le dollar marque une pause avec les taux américains après avoir gagné 0,4% la veille face à un panier de devises de référence.
L'euro, qui est tombé à un plus bas d'un mois mardi à 1,1666 dollar, évolue autour de 1,1680.
De son côté, le yen est stable face au dollar après son creux depuis début 2020 touché plus tôt en séance.
PÉTROLE
Le bond récent des cours du pétrole, qui a porté le baril de Brent à plus de 80 dollars, a alimenté en partie les craintes inflationnistes.
Après avoir gagné plus d'un dollar en séance mardi, les cours du brut se sont retournés pour finir en baisse et évoluent encore dans le rouge ce mercredi.
Le baril de Brent cède 1,74% à 77,71 dollars et celui du brut léger américain (WTI) recule de 1,79% à 73,94 dollars.
A WALL STREET
La hausse des rendements obligataires a lourdement pesé mardi sur Wall Street, et notamment sur le secteur technologique aux valorisations tendues.
L'indice Dow Jones a cédé 1,63% à 34.299,99 points, le S&P-500 a perdu 2,04%, à 4.352,63 points et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 2,83% à 14.546,68 points.
Il s'agit du plus fort recul en pourcentage depuis le 12 mai pour le S&P-500 et depuis le 18 mars pour le Nasdaq.
Apple (NASDAQ:AAPL), Microsoft (NASDAQ:MSFT), Amazon (NASDAQ:AMZN) et Alphabet (NASDAQ:GOOGL) ont perdu entre 2,4% et 3,7%.
EN ASIE
Dans la foulée de Wall Street, la Bourse de Tokyo a reculé de 2,12%.
En Chine, l'indice composite de la Bourse de Shanghai perd 1,65% tandis que le Hang Seng à Hong Kong gagne 0,47%, aidé par le bond d'Evergrande (+11,24%).
Plusieurs analystes ont réduit ces derniers jours leur prévision de croissance économique pour la Chine, confrontée à des pénuries d'électricité qui freinent la production.
(Édité par Nicolas Delame)