PARIS (Reuters) - Les banques françaises sont "solides", ont assuré lundi les autorités financières du pays, se félicitant de la décision de la Suisse de faire racheter Credit Suisse, en difficultés, par sa rivale UBS.
UBS a fait une offre dimanche pour racheter sa compatriote Credit Suisse pour un montant de trois milliards de francs suisses (3,04 milliards d'euros) dans le cadre d'une fusion menée par les autorités suisses soucieuses d'éviter de nouvelles turbulences sur les marchés.
"Du côté de Credit Suisse, c’est une banque qui avait depuis plusieurs années un problème de modèle d’activité et de rentabilité, et qui souffrait de contrôles internes insuffisants. Les autorités suisses se sont fortement mobilisées ce week-end pour l’adosser à UBS, ce qui est une solution bienvenue", a déclaré le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau dans une interview publiée lundi par Le Monde.
Ces déclarations ont été réitérées pas le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, qui a estimé sur BFM TV qu'il s'agissait d'un bon accord.
"C'est un bon accord qui a été trouvé par le gouvernement suisse, (...) nous restons extrêmement vigilants sur la réaction des marchés", a dit Bruno Le Maire.
"Les banques françaises sont solides (...) nous avons imposé des règles extrêmement strictes aux banques françaises (...) on est bien contents de les avoir aujourd'hui", a ajouté le ministre.
"L’industrie bancaire en France est concentrée autour de six grandes banques qui ont toutes un modèle d’affaires stable et profitable, une forte maîtrise des risques, et un haut degré de conformité aux règles", a renchéri François Villeroy de Galhau, également membre du Conseil des Gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (BCE).
"Pour redire une évidence, les banques françaises sont solides."
Le titre Credit Suisse perdait 62,2% à 08h43 GMT à la Bourse de Zurich, tandis que l'indice paneuropéen des banques reculait de son côté de 2,9% au même moment.
La décision des autorités d'effacer la valeur des emprunts obligataires "Additional Tier 1" (AT1) de Credit Suisse dans le cadre de son rachat par UBS a provoqué la colère de leur détenteurs et accru la nervosité des marchés.
(Version française Kate Entringer, avec Sudip Kar-Gupta, Leigh Thomas et Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)